La directrice d’une crèche marseillaise a porté plainte après avoir été menacée par le père d’un enfant exclu de l’établissement, un diplomate du consulat du Sénégal.
Une exclusion rare dans une crèche a dégénéré en crise diplomatique locale. Le 21 novembre, la directrice des Petits Cotons, une structure à Marseille, a déposé plainte contre le père d’un jeune pensionnaire pour menaces et pressions. Depuis l’inscription du petit garçon en 2024, l’équipe observait un comportement jugé “réellement violent”, bien au-delà des disputes habituelles entre tout-petits. Chaises lancées sur une éducatrice, assiettes projetées au visage du personnel, crises répétées…
Malgré plusieurs entretiens, les parents, dont le père est le vice-consul du Sénégal, refusaient toute prise en charge psychologique ou orthophonique, alors que l’enfant, presque trois ans, ne parle toujours pas. “Ce petit est en souffrance. On a voulu l’aider, mais on s’est heurtés au déni”, explique la gestionnaire de la crèche à La Provence.
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“J’ai le bras long”
Face à la persistance des violences, la direction a annoncé la suspension temporaire de l’enfant, espérant provoquer une réaction constructive. C’est l’inverse qui s’est produit. La mère est venue faire un scandale dans l’école, et le père a accusé la directrice de racisme, affirmant qu’on voulait exclure “le seul enfant noir de la crèche”. Il aurait aussi assuré être vice-consul et “avoir le bras long”.
Le couple refusant de quitter les lieux, la police a dû intervenir. La PMI a ensuite conseillé un signalement à la CRIP, tandis que la directrice, en arrêt de travail, déposait plainte pour menaces contre personne chargée d’une mission de service public. Protégé par l’immunité diplomatique, le diplomate ne devrait pas être inquiété judiciairement. Mais il devra désormais trouver une autre crèche prête à accueillir son enfant.