November 19, 2025

Leroy-Merlin : critiques, appels au boycott… on vous explique la polémique après le retrait de ses publicités

l’essentiel
Leroy-Merlin fait l’objet d’une vague de commentaires négatifs depuis quelques jours après son choix de retirer ses publicités du média conservateur Frontières, suite à l’alerte d’un collectif citoyen.

Leroy-Merlin dans la tourmente. L’enseigne de bricolage fait l’objet de vives critiques depuis le début de la semaine, après avoir retiré ses publicités du magazine conservateur Frontières. Le collectif de militants “Sleeping Giants” est à l’origine de la polémique. Frontières dénonce “un harcèlement” et des internautes qui le soutiennent appellent au boycott de Leroy-Merlin.

Étape 1 : un collectif citoyen interpelle Leroy-Merlin

Tout est parti du signalement du collectif citoyen “Sleeping Giants” (“Les géants endormis”). Lundi 17 novembre, il interpelle Leroy-Merlin pour l’informer qu’une de ses publicités apparaît sur “le site abject” de Frontières, “obnubilé par l’immigration” et qui vend des produits dérivés avec “le slogan xénophobe du FN/RN”. Né en 2016 aux Etats-Unis, “Sleeping Giants” entend lutter “contre le financement du discours de haine”. En France, il a déjà ciblé dans le passé le magazine Valeurs Actuelles, la chaîne d’informations CNews ou le site Boulevard Voltaire.

Étape 2 : Leroy-Merlin réagit et retire ses publicités

L’enseigne de bricolage réagit rapidement et répond sur son compte X avoir “immédiatement ajouté” le site Frontièresmedia.fr à “sa liste de blocage publicitaire” pour ne plus afficher son nom sur les bandeaux publicitaires de ce site. “Nous ne cautionnons en aucun cas les propos tenus sur cette plateforme, ni les messages qu’on a pu y voir relayés”, indique un message de Leroy-Merlin. En réalité, l’enseigne de bricolage n’avait pas acheté de publicité directement sur le site de Frontières, mais auprès de Google Ads, la régie publicitaire de Google. Les encarts publicitaires sont par la suite affichés automatiquement sur différents sites en fonction des cibles publicitaires que veulent viser Leroy-Merlin et tous les autres clients.

Bonjour,
Votre alerte a bien été prise en compte.
Le site mentionné a été immédiatement ajouté à notre liste de blocage publicitaire.
Nous ne cautionnons en aucun cas les propos tenus sur cette plateforme, ni les messages qu’on a pu y voir relayés.
Leroy Merlin France

— Leroy Merlin (@leroymerlinfr) November 17, 2025

Étape 3 : Frontières dénonce “un harcèlement”

Le message initial de “Sleeping Giants” et la réponse de Leroy-Merlin sont massivement relayés. Plus de 18 millions de fois en 36h pour le message de l’enseigne de bricolage. La polémique inquiète vivement le directeur de la rédaction de Frontières Erik Tegner. “L’objectif est très simple : nous assécher financièrement, écrit-il. Honte à Leroy-Merlin qui cède – avec une forme de plaisir revendiqué – face à l’extrême gauche”. Il rappelle que le collectif était déjà à l’origine du retrait des spots TV de Décathlon sur CNews en 2019.

Les Sleepings giants ont lancé une opération de déstabilisation contre @Frontieresmedia

@leroymerlinfr vient de céder en annonçant interdire ses publicités sur notre site. D’autres entreprises sont harcelées H24.

On doit RIPOSTER.

?Soutenez-nous : https://t.co/CN7BXLplVA pic.twitter.com/pcmZ4L3LBN

— Erik Tegnér (@tegnererik) November 17, 2025

Étape 4 : des appels au boycott de Leroy-Merlin

Le patron de la rédaction de Frontières invite ses lecteurs à “exprimer massivement votre mécontentement”. Au sein du RN, des appels au boycott de Leroy-Merlin sont lancés. Le député RN de l’Ain Jérôme Buissson écrit : “Leroy-Merlin vous venez potentiellement de perdre 11 millions de clients. Nous aussi, on va vous mettre dans les indésirables”.

Sur les réseaux sociaux, des internautes publient des devis passés auprès de Leroy-Merlin en signalant leur intention de ne pas passer de commande. “Vous venez de perdre une commande de faïence de 3500 €”, écrit l’un d’eux. Des listes de concurrents sont publiées : Castorama, Brico Dépôt, Mr Bricolage, etc. Les faux avis de clients déposés depuis lundi font chuter la note de Leroy-Merlin sur Google et Trustpilot. Dans le même temps, des internautes annoncent au contraire leur volonté d’aller acheter chez Leroy-Merlin pour avoir retiré sa publicité.

Bonjour Leroy Merlin,

J’avais besoin d’acheter deux-trois bricoles. Au lieu de venir chez vous, je suis allé chez Castorama.

Un rappel utile : plus de 60 % des ouvriers votent RN.

Vous devriez y réfléchir à deux fois avant de céder aux pressions de l’extrême gauche. https://t.co/llcwXoIJhZ pic.twitter.com/vJcaXckIfR

— Aurea (@AureaLibe) November 18, 2025

À partir d’aujourd’hui, plus un seul de mes euros n’ira sur les comptes de Leroy Merlin. Faites passer le message à vos proches qui ne sont pas sur les réseaux sociaux. https://t.co/qaTVbGcOOg

— MARSAULT (@MarsaultBreum) November 18, 2025

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Étape 5 : LFI s’en mêle, d’autres enseignes visées

Dans la foulée, le député LFI de Seine Saint-Denis Thomas Portes et le militant insoumis Illan Gabet s’en mêlent et interpellent plusieurs fois par jour sur leurs comptes X des marques dont les publicités apparaissent sur le site de Frontières : Auchan, Orange, SFR, Verisure ou Indeed.

Une pratique qui inquiète au sein d’Auchan. Le mail interne d’une cadre, publié par Frontières, s’inquiète du “bad buzz” et demande “qui peut gérer le retrait de cette publicité”. Sollicité par La Dépêche, Leroy-Merlin répond qu’elle ne s’exprimera pas sur le sujet.


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