De l’alcool, des bonbons, de la viande… Chaque mois, de nombreux articles sont volés dans les rayons des magasins auscitains. Un phénomène qui révèle une certaine précarité sociale et mobilise régulièrement les forces de l’ordre.
Suite à un inventaire mensuel réalisé à l’été 2024, le constat des pertes économiques est sans appel. Du simple vol de chocolat à des paniers de courses atteignant parfois 130 euros, le Carrefour City de la basse ville d’Auch est régulièrement la cible de vols. “Ils préparent des sacs à l’avance, les laissent à l’entrée, puis une autre personne vient les récupérer pendant qu’un complice détourne l’attention en caisse”, explique Gaël, le patron du magasin.
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Au-delà de ces actes prémédités, le magasin est également confronté à de petits vols répétés. Des articles de faible valeur mais dont la fréquence finit par peser lourd. “Voler deux euros tous les jours, au final, ça représente une perte significative”, témoigne Eduardo, manager du même magasin. Beaucoup ignorent que l’enseigne est une franchise, ces vols ayant des conséquences directes : “Si les gens commencent à voler, les salaires, ça va être peut-être compliqué à les payer à un moment donné”, explique le patron.
“Une des employées s’est déjà fait cracher dessus par un voleur”
Chaque vol fait l’objet d’une plainte mais le gérant nuance : “Quand ce sont des jeunes, l’objectif n’est pas de les enfoncer mais qu’ils comprennent, car c’est un délit puni par la loi.”
En moyenne, la police intervient trois fois par semaine. Le patron, qui les sollicite souvent, salue le travail des forces de l’ordre : “Je suis extrêmement satisfait du service de police à Auch. J’ai rarement connu ça, pour le coup.” Une sollicitation souvent nécessaire, face à des comportements irrespectueux : “Une des employées s’est déjà fait cracher dessus par un voleur”, ajoute le patron.
Au Carrefour City, l’article vedette des voleurs est sans conteste la bière, qui représenterait environ 70 % des larcins, suivie par la viande. Dans certains cas, les personnes sont en situation d’addiction à l’alcool mais n’ont pas les moyens d’acheter ces produits.
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Le Carrefour Express, situé en haute ville à proximité de deux collèges et deux lycées, n’échappe pas non plus au phénomène. “Parfois, ce sont des collégiens qui se lancent des défis et volent des bonbons”, explique un employé. Pendant les vacances scolaires, c’est généralement plus calme. Mais les vols ne concernent pas uniquement les jeunes : “Rien qu’en juillet, un adulte a volé des bonbons”, précise-t-il.
Malgré une surveillance assidue, la vigilance reste difficile à maintenir dans ces petits magasins. D’autant que le profil des voleurs est varié : personnes âgées, adultes, jeunes… On se souvient notamment du braquage à main armée dont avait été victime une employée de l’ancien Carrefour du quartier du Garros, en novembre 2023.
Des portiques bientôt mis en place ?
Les employés sont polyvalents : ils gèrent les fruits et légumes, la caisse, le nettoyage, les stocks et les livraisons du matin. Il est donc parfois compliqué pour eux de tout surveiller. Au-delà de la perte économique, c’est aussi un véritable poids pour le moral de l’équipe. “Surveiller, c’est frustrant pour eux au bout d’un moment”, témoigne Gaël.
Différentes solutions existent tout de même pour lutter contre les vols, comme le dépôt de sacs à l’entrée, un visionnage régulier des caméras de surveillance ou encore une interdiction d’accès pour les récidivistes. Mais ces dispositions semblent parfois insuffisantes. Pour preuve, le Carrefour City est en négociation avec le groupe Carrefour pour un renforcement de la sécurité via la mise en place de portiques.