Elle a déplacé son magasin de chaussures pour enfants Les Minots pour gagner en visibilité. Tout en restant fidèle au centre-ville.
Il suffit parfois de déménager de quelque cinquante mètres pour gagner en visibilité et – Carine Cabrol l’espère – en fréquentation du magasin. En août 2019, elle avait ouvert sa boutique de chaussures « Les Minots » pour enfants et ados rue de la Madeleine. Les enfants, Carine Cabrol les connaît bien. Elle a élevé les siens (trois) et exercé pendant quinze ans comme assistante maternelle.
C’est peu dire que la conjoncture ne l’a pas aidée : il y a eu la fin des travaux de rénovation de la rue (on accédait au magasin par une passerelle), puis est arrivé le covid et son confinement. Carine ne s’est pas démontée « J’ai livré jusqu’à Valderiès, Lavaur, Rabastens. Les parents consultaient sur le site, indiquaient le modèle et la taille, et je partais avec une dizaine de paires ».
C’est le credo de Carine : pour un enfant plus encore que pour un adulte, il faut essayer. Mais si le magasin, monté à grand renfort de coups de main familiaux était attrayant. Il souffrait d’un handicap : les voitures se garaient devant. « C’est normal, le stationnement y est autorisé ».
Un espace s’est libéré au carrefour des rues des Frères Delga (au 13) et de la Madeleine, avec une grande vitrine. « Sur un endroit très passant, sans stationnement devant la porte ».
La famille s’’est remise au travail : le mari à la scie et la visseuse, une des filles pour animer le site et les réseaux sociaux en vidéos. Les Minots est avant tout une affaire de famille. Carine Cabrol voit grandir ses « petits », des chaussons aux premières chaussures.
« Du 18, entre 10 et 12 mois. Les filles chaussent plus petit, les garçons, c’est plutôt du 20 ». Elle défend le chausson, léger, souple, de 0 à 6 mois. « C’est une seconde peau. On pourrait se demander son utilité : il habitue l’enfant à porter quelque chose aux pieds ».
Deuxième commandement : il faut mesurer le pied et observer sa forme. « On peut orienter vers une marque chausse plus large ou plus fin ». Pour guider les premiers pas – et même après jusqu’au 25 – elle conseille des modèles qui maintiennent bien le pied et la cheville, avec une tige à l’arrière. Les parents tiennent compte très tôt du goût des enfants, qui choisissent seuls à partir de 5 ou 6 ans.
Les couleurs marquent les saisons, un peu plus foncées en hiver, jusqu’à l’arrivée des nu-pieds en mars. Pour les mois froids, Carine s’en tient au cuir, plus respirant et plus solide, au tannage végétal sans colorant. La toile arrivera au printemps. Elle connaît ses marques sur le bout du doigt de pied : celles qui taillent un peu plus serré, un peu plus grand.
Les Minots ont élargi son offre aux chaussures d’adultes (pour femmes) et aux sacs de voyages et sacs à dos. Si septembre a été difficile, le sursaut s’est produit en octobre et semble se prolonger. Carine Cabrol a fait profession de confiance : il y aura toujours des familles qui veulent que leurs petits soient « bien chaussés ».