À l’étude pour le budget 2026, une mesure pourrait impacter le compte personnel de formation, auquel ont accès tous les actifs. À Agen, l’équipe du cabinet de coaching O’Potencial craint les répercussions sur les publics modestes.
Le projet de loi finances 2026 n’en finit pas de faire couler de l’encre. Localement, plusieurs structures comme la Mission locale Agenais Albret Confluent redoutent l’impact financier et humain dans leurs rangs.

Stéphane Gimenez avait déjà commencé à tirer la sonnette d’alarme dès la crise sanitaire du Covid. Désormais, il redoute “une mesure encore peu médiatisée, mais qui risque d’avoir des conséquences considérables pour des milliers de personnes et d’entreprises.”
Sa propre structure, O’Potencial, basée avenue Jean-Jaurès et spécialisée dans l’épanouissement et l’efficacité au travail, aide les particuliers à trouver des voies professionnelles via un bilan de compétences. Ce bilan aide les actifs à réfléchir à ce qui pourrait les guider dans leur expérience personnelle. Avec l’équipe O’Potencial, ils font le point sur leurs projections professionnelles, et surtout sur leurs besoins pour être efficaces au travail. Une façon d’équilibrer les attentes d’une entreprise par rapport aux besoins des salariés.
Tarif plafonné
“Tout part de là”, explique-t-il. “Concrètement, le bilan de compétences est financé par ce qu’on appelle le compte personnel de formation (CPF). Jusqu’à présent, ce dispositif pouvait financer un bilan à 100 %, avec un reste à charge de 102 euros.”
Le CPF est un compte alimenté par diverses cotisations. Dans la fonction publique comme dans le privé, toute personne en activité peut en avoir un, avec un plafond à 5000 euros. Or, l’article 81 du projet de loi finances prévoyait l’inéligibilité au CPF du bilan de compétences. “Mais il y a eu une petite modification la semaine dernière”, précise Stéphane Gimenez. “A priori, l’accès au CPF serait toujours possible sous certaines conditions. Un bilan de compétences resterait finançable par le CPF, mais peut-être avec un tarif plafonné.”
Mieux armés
Une mesure concernant le CPF compliquerait donc la possibilité d’effectuer un bilan de compétences. “C’est simple, des gens n’ayant plus accès au CPF n’auraient plus accès à leur bilan de compétences”, tranche Stéphane Gimenez. Pénalisant pour les petites structures indépendantes comme la sienne. “Si notre activité s’interrompt ou ralentit, on perd 60 % de notre chiffre d’affaires.”
En désolidarisant le bilan du CPF, Stéphane Gimenez craint les répercussions sur les publics les plus modestes s’ils ne peuvent plus le financer. “Rien que le reste à charge, déjà, ça pénalise. Un bilan, c’est un processus rapide, mais certains connaissent des milieux et fins de mois difficiles et sont obligés de décaler leur inscription, faute de moyens financiers.”
Or, avec O’Potencial, il a pu établir un constat : plus de la moitié des gens venus le consulter lui ont demandé de l’aide pour dresser leur bilan. “La totalité d’entre eux nous disent qu’ils ont pris confiance en eux après un bilan et une réorientation. Ils ont une meilleure conscience de leurs ressources, ils se sentent mieux armés pour repartir dans de bonnes conditions.”

