Plus de 150 professionnels de la viande étaient réunis ce lundi à Dému (Gers) pour la 2e édition de la “Journée Business Viande”. Cette rencontre vise à renforcer les partenariats entre éleveurs et acheteurs… et à assurer l’avenir de l’abattoir d’Auch.
Plus d’une centaine d’éleveurs, bouchers, restaurateurs et professionnels de la filière viande se sont retrouvés ce lundi sur l’exploitation de David et Yannick Palacin, près de Dému, pour la 2e édition de la Journée Business Viande.
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Organisée par la chambre de métiers et de l’artisanat, la communauté d’agglomération Grand Auch Cœur de Gascogne et la chambre d’agriculture du Gers, cette rencontre vise à renforcer les liens entre producteurs et acheteurs, et à sécuriser l’avenir de la filière viande gersoise.
Enjeu économique et territorial
“On réunit des professionnels de la viande et de l’élevage à travers le projet du pôle viande de l’abattoir que l’on porte depuis maintenant trois ans, explique Bernard Pensivy, président de l’agglomération. L’année dernière, on était à peu près une centaine de participants. Et aujourd’hui, a priori, on est au-delà de 150. Donc tout le monde y a trouvé un intérêt.” Il y a dix ans, l’abattoir d’Auch, menacé de fermeture, était racheté par Grand Auch Cœur de Gascogne. “C’est grâce à la mobilisation des éleveurs et des collectivités que nous avons pu sauver cet outil essentiel”, rappelle Bernard Pensivy.

“La journée Business Viande, c’est une journée pour mettre en relation tous les éleveurs et tous les acheteurs du département, afin de favoriser les échanges commerciaux, notamment sur tout ce qui est l’achat de viande dans le département”, précise Lionel Candelon, président de la chambre d’agriculture, qui entend pérenniser ce rendez-vous.
Échanges concrets
Les échanges entre éleveurs et acheteurs ont commencé dès le café. “C’est top parce que ça génère, quoi qu’il arrive, des discussions entre nous, entre éleveurs et avec le reste de la filière, témoigne Guillaume Branthomme, éleveur à Castelnau-d’Auzan. Il n’y a aucun endroit où discuter avec les acheteurs, à moins d’avoir le contact.” Tous ne sont pas venus vraiment là pour vendre. Un autre éleveur confie vouloir rencontrer, discuter, et savoir comment va la filière aussi. “C’est plus un forum, en fait.”
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Le buffet a d’ailleurs permis de prolonger les discussions après les débats de la matinée, avant une visite de l’exploitation. Avec parfois des tensions, comme sur l’évocation des hausses de prix pratiquées par les éleveurs, que les acheteurs peinent à répercuter sur un porte-monnaie gersois en berne…
L’abattoir d’Auch, pivot de la filière
“Le but, c’est de rencontrer des producteurs, leurs problématiques, et dans tout ça, trouver un point commun, notamment par rapport aux outils locaux, pour qu’ils continuent à être là demain, souligne Pascal Pérusin, de Gers Distribution. L’abattoir est vraiment central, notamment pour les industriels. Sans volume, on n’est rien.” Audrey Bourrust, présidente de l’alliance Abattoir d’Auch, va dans le même sens : “Jusqu’à l’année dernière, on était chacun sur nos exploitations, on allait abattre hors du Gers. Aujourd’hui, des journées comme celle-là sont essentielles.”
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D’autant que les éleveurs sont de plus en plus contraints d’avoir une double casquette : “Notre exploitation compte 400 bêtes en roulement, détaille David Palacin. Mais on fait également boucherie et charcuterie traiteur. Les ateliers de transformation, c’est quelque chose que les éleveurs devraient faire plus souvent. L’abattoir, c’est une nécessité.”
Lionel Candelon est optimiste : “On est quasiment à l’équilibre des volumes, pour l’abattoir, on n’est pas très loin de réussir. Une charte départementale va voir le jour en 2026, afin de pouvoir garder nos outils et nos volumes sur le département.”

