En matière d’attraits touristiques Cahors ne manque pas de charme. Pour autant, en haut du boulevard Gambetta, une tour exceptionnelle de 30 mètres pourrait bien offrir un nouveau point de vue panoramique. Le maire de la ville ne cache pas ses ambitions pour ce patrimoine médiéval.
Cahors, sa Cathédrale Saint-Étienne, son Pont Valentré et sa Tour Jean XXII. Si les deux premiers sont emblématiques de la cité cadurcienne et la font rayonner, la Tour quant à elle n’est pour l’instant qu’un vestige architectural du début du XIVe siècle. Mais son histoire pourrait bien se réécrire et faire de cet édifice singulier de l’ancien palais de la famille Duèze, un nouveau pôle touristique remarquable.

L’idée est dans l’esprit du maire, Jean-Luc Marx, depuis un certain temps. Cependant, comme pour tout projet sur un bâtiment classé aux Monuments Historiques (en juillet 1886), les démarches s’avèrent laborieuses. “Le premier élément auquel nous avons été confrontés a été d’identifier les propriétaires de la tour, car seuls 70 % du volume appartient à la Ville. Ce sont deux autres particuliers qui se partagent le reste de l’édifice, dont un détient le rez-de-chaussée où se trouvait un ancien commerce”, détaille l’édile de la ville. Nombre de Cadurciens se souviennent en effet de cette boutique de souvenirs et de produits régionaux tenue durant 45 ans par Anne-Marie Daudet, jusqu’à sa fermeture en décembre 2018.
Un investisseur est intéressé par ce projet
Pour dessiner un nouveau projet dans la tour du pape, Cahors a pris contact avec un investisseur intéressé par ce patrimoine remarquable à faire sortir de sa torpeur. “On imagine ce site ouvert au public avec un accès à la tour. Pour cela, nous travaillerons en lien avec la DRAC, direction régionale des affaires culturelles, pour lancer une étude de faisabilité, afin de voir ce qu’il est envisageable de faire en respectant l’histoire du lieu et son architecture”, signale Jean-Luc Marx qui ne peut en dévoiler plus pour l’instant, mais qui cite en exemple la Tour de Montcuq et son toit-terrasse panoramique, qui se visite et accueille même des expositions.

À Cahors, en novembre 2020, des travaux d’entretien et de sauvegarde de la façade avaient déjà été engagés par la ville, sous le contrôle de l’architecte des Bâtiments de France. Calfeutrement de fissures, injection de coulis de chaux, remplacement des protections endommagées sur les baies, avaient été réalisés lors de cette intervention.
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Haute de plus de trente mètres, la tour est composée de cinq étages et d’un sous-sol. Elle faisait partie intégrante de ce palais qui constituait alors l’une des plus grandes demeures médiévales de la ville. Pour la petite histoire, cette demeure était habitée par Pierre Duèze, frère du pape Jean XXII (né Jacques Duèze à Cahors en 1244).

Sur le site du ministère de la Culture, une fiche patrimoine liée à l’Inventaire général, précise : “Le palais est abandonné et ruiné dès la fin du XIVe siècle ; les consuls en font démolir une partie en 1405 pour en utiliser les matériaux à la réparation du pont Neuf, mais conservent la tour qui est intégrée aux défenses de la ville. Une maison est reconstruite au XVIe siècle sur l’emplacement d’une partie du corps principal. D’autres maisons s’installent dans les ruines du palais divisé en de multiples propriétés.”
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Reste donc à élaborer un véritable projet qui permette sa réhabilitation et son ouverture au public. Le dossier est sur la table, il se précisera avec la prochaine équipe municipale.

