Début 2024, un projet de construction de supermarché sur la commune de Caylus (Tarn-et-Garonne) était porté à la connaissance des habitants, provoquant une levée de boucliers des riverains. D’abord envisagé en lieu et place des anciens terrains de tennis communaux du lotissement Blanque, c’est finalement sur le site des locaux de l’ancienne conserverie Ramond que va se créer le projet.
C’est en début d’année 2024 que la polémique éclate. Lors des traditionnels vœux à la population, Vincent Cousi, le maire de Caylus, se réjouit de la future ouverture d’un magasin du groupe Système U. Si pour lui, l’annonce est une bonne nouvelle, gage d’attractivité de la commune de 1 500 habitants, cela n’est pas vécu de la même manière pour nombre de ses administrés.
Très vite, un collectif se monte et la fronde s’organise. Banderole accrochée à l’entrée du village, interpellation du maire lors de conseils municipaux, tractages lors des marchés, et divers événements sont organisés par les opposants au projet pour contrer l’implantation de ce nouveau commerce. Une pétition est également lancée et récoltera près de 500 signatures.
Caylus comptant pas moins de deux marchés hebdomadaires et une supérette, le collectif mettait alors en avant l’impact négatif que la création d’un tel supermarché pourrait alors avoir sur les commerces du centre-bourg. C’est “la mort du centre-ville” résumaient alors les frondeurs.
Le site de l’ancienne conserverie Ramond racheté
D’abord envisagé au lotissement Blanque, situé à l’entrée de la commune, le long de la départementale 926, et à côté du cabinet médical et de la pharmacie, le supermarché aurait inéluctablement conduit à la suppression des deux terrains de tennis appartenant à la municipalité, et laissés depuis plusieurs années à l’abandon. Le collectif avait d’ailleurs même intenté une action en justice, auprès du tribunal administratif, afin d’empêcher la mairie de vendre la parcelle communale à l’opérateur de la grande distribution. “Mais pour tout un tas de raisons que nous n’avons pas réussi à savoir, cette vente ne s’est pas faite, relate un riverain. Lorsqu’ils sont venus tester le terrain, j’ai cru entendre les gens râler à cause de ce qu’il y avait dans le sous-sol”, croit-il savoir.
“Le point principal, qui est notre inquiétude pour la survie des commerces du centre, est toujours le même.”
Quoi qu’il en soit, le lotissement Blanque semble désormais oublié, et c’est dans le domaine du privé que s’est déplacé le projet. C’est en effet sur le site de l’ancienne conserverie Ramond, fermé depuis plus de deux ans, et situé le long de la départementale et à quelques centaines de mètres des terrains de tennis, qu’est apparu un panneau de déclaration préalable de travaux ou construction.
“Il y a des arguments qu’on avait mis en avant comme l’artificialisation des sols, la proximité avec les habitations qui ne sont plus valides, concède un des membres du collectif, David Poirier. Mais le point principal, qui est notre inquiétude pour la survie des commerces du centre, est toujours le même”, souligne-t-il.
Aussi, le Caylusien compte bien remobiliser le collectif pour poursuivre le combat. “On a prévu une réunion le 3 novembre à la salle des granges du lac. On va discuter des actions en justice possibles et on prendra des décisions”, assure-t-il.
“Est-ce qu’on veut un village mort ou un village avec des gens qui consomment sur place ?”
Pour autant, pas sûr que leurs futures actions puissent aboutir à quelque chose : “Le compromis de vente a été signé, révèle le maire, Vincent Cousi, et un architecte est en train de travailler à l’adaptation du bâtiment pour le projet”. Celui-ci reste le même que précédemment : l’implantation d’un supermarché et d’une station essence, avec pour horizon, une ouverture fin 2026. Pour le maire, cela permettra de “recycler” des locaux déjà existants et inusités, mais aussi de lutter contre “l’évasion commerciale”, qu’il juge “catastrophique”.
“Tout le monde fait ses courses ailleurs, estime-t-il, donc il faut savoir ce qu’on veut : est-ce qu’on veut un village mort ou un village avec des gens qui consomment sur place ?”, interroge-t-il.

