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Le Nouvel Obs avec AFP
Le lac d’Ourmia, ici à photographié en octobre 2024, a largement rétréci en raison de la sécheresse. MORTEZA AMINOROAYAYI / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP
Confronté à l’une de ses pires sécheresses, l’Iran a lancé des opérations d’ensemencement des nuages pour provoquer des pluies. « Aujourd’hui, un vol d’ensemencement des nuages a été effectué dans le bassin du lac d’Ourmia pour la première fois de l’année hydrologique », qui commence en septembre, a indiqué samedi tard dans la soirée l’agence de presse officielle Irna.
Ce lac, le plus grand d’Iran, situé au nord-ouest du pays, a largement rétréci en raison de la sécheresse. Selon l’Irna, d’autres opérations doivent suivre, dans les provinces de l’Azerbaïdjan oriental et occidental.
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L’ensemencement des nuages consiste à pulvériser des particules, notamment d’iodure d’argent, dans ces formations pour déclencher des précipitations. L’année dernière, l’Iran avait annoncé avoir développé sa propre technologie en la matière. D’autres pays de la région, notamment les Émirats arabes unis, ont également recours à l’ensemencement des nuages pour produire artificiellement de la pluie.
L’automne le plus sec depuis 50 ans
En grande partie aride, le pays souffre depuis des années de sécheresses chroniques et de vagues de chaleur qui devraient s’aggraver avec le changement climatique.
Selon l’Irna, l’Iran connaît actuellement son « automne le plus sec depuis 50 ans ». Selon le service météorologique national, citée par l’agence, les précipitations sont cette année inférieures de 89% au taux moyen à long terme.
A Téhéran, la capitale, les précipitations n’ont jamais été aussi faibles depuis un siècle, et la moitié des provinces iraniennes n’ont pas vu une goutte de pluie depuis des mois. Les niveaux d’eau des réservoirs qui alimentent de nombreuses provinces ont atteint des niveaux historiquement bas.
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Samedi, l’Irna a toutefois fait état de l’arrivée de pluies sur plusieurs localités de l’ouest et du nord-ouest du pays. Les médias d’État ont aussi montré de premières chutes de neige sur le massif de l’Elbourz et la station de ski de Tochal, situés au nord de Téhéran.
Téhéran bientôt évacuée ?
Signe de la gravité de la situation, le président Masoud Pezeshkian avait averti au début du mois que, sans pluie avant l’hiver, Téhéran pourrait devoir être évacuée. Le gouvernement a ensuite précisé qu’il souhaitait ainsi alerter la population, et non annoncer un projet concret.
Face à la pénurie d’eau, le gouvernement a récemment décidé d’instaurer des coupures périodiques à Téhéran, métropole de plus de 10 millions d’habitants, pour limiter la consommation. La ville consomme environ 3 millions de mètres cubes d’eau par jour, selon la presse locale.
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Vendredi, des centaines d’hommes et de femmes se sont réunis dans une mosquée du nord de Téhéran pour prier pour la pluie. Cette prière collective est pratiquée aussi bien par les musulmans sunnites que par les chiites lors des épisodes de sécheresse.
De nombreux habitants de la capitale ont laissé couler des larmes en priant avec ferveur. Toutes les femmes portaient le voile traditionnel et, conformément à l’usage religieux, hommes et femmes étaient séparés pendant la prière.

