À Foix, en Ariège, le déménagement de l’Intermarché de Peysales a laissé derrière lui un vaste bâtiment vide, qui attire désormais les dépôts d’ordures quotidiens. Excédés, les gérants voisins doivent gérer les déchets et faire face aux incivilités, en attendant la reprise effective des locaux.
Il y a un peu plus d’un an à Foix, l’Intermarché situé à l’entrée de la zone commerciale de Peysales déménageait à quelques centaines de mètres, en face du McDonald’s du secteur.
Les anciens locaux, sans repreneur immédiat, sont désormais vides depuis plus d’un an. Vides, à l’exception des déchets laissés quotidiennement autour du local. “Ils viennent déposer des sacs entiers. Parfois ce sont des ordures ordinaires, et d’autres fois ce sont des déchets plus lourds, qui doivent être recyclés”, décrit Étienne, gérant du Bricomarché, situé en face de l’ancien Intermarché.
Il a repris l’enseigne, il y a un peu plus d’un an. “Je ne m’attendais pas à devoir gérer ce genre de problème”, avoue-t-il. “C’est quasi quotidien. Tous les jours, avec mon équipe, on débarrasse le plus de sacs possible. Pourtant, ni mon équipe ni moi sommes éboueurs !”, souligne Étienne.

Un nettoyage coûteux
Pour éviter que sa clientèle ne soit accueillie par des montagnes de déchets, il a décidé de prendre les choses en main. “On sait que c’est un problème qu’il y a partout dans Foix. Les personnes qui viennent jusqu’ici savent qu’il y a moins de passage pour les prendre sur le fait. Certains ont même essayé d’ouvrir les portes de l’ancien magasin”, raconte-t-il.
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Mais s’occuper de ces déchets a un coût. Pour éviter les infractions directement sur les locaux du Bricomarché, le gérant a décidé d’installer des luminaires à l’extérieur de la devanture. “C’est une dépense imprévue qui a coûté 10 000 euros quand même.” Autre dépense : la gestion de tous les déchets évacués. “Je paie pour eux finalement”, s’indigne-t-il. “J’ai écrit au groupe Mousquetaires, parce que je ne suis pas propriétaire du local d’Intermarché, ni le gérant. On a trouvé un accord. Ils vont apporter un soutien financier qu’on doit encore évaluer.”
“Ils n’ont honte de rien”
Cependant, ces solutions ne vont pas arrêter les incivilités. Elles touchent d’ailleurs d’autres magasins de la zone commerciale de Peysales. “Il y en a toujours eu un peu. Mais entre la mise en place des badges et la fermeture de l’Intermarché, ça a vraiment amplifié le phénomène. Je pense que les personnes qui font ça se disent qu’ici personne ne va les prendre sur le fait”, estime ce gérant.

Il souhaite rester anonyme, de peur des représailles. “Parfois on les croise. On a beau leur dire que ce sont nos poubelles, que c’est comme si on jetait une poubelle dans leur salon, ils s’en fichent. Ils n’ont honte de rien.” Aujourd’hui, les gérants disent vivre dans la peur d’être victimes de plus d’incivilités s’ils osent prendre la parole. “On a déjà été la cible d’infractions après avoir eu des échanges un peu musclés avec des personnes qui venaient encore déposer leurs déchets. On n’a pas envie d’avoir des problèmes”, avoue-t-il.
Depuis, ils traitent les déchets avec prudence. “La police nous a déconseillé de déplacer tout déchet non identifiable et de les appeler si on constatait quelque chose de suspicieux”, explique-t-il. Excédés, les commerçants espèrent que la situation s’améliorera après la reprise de l’ancien Intermarché, comptant sur un lieu animé pour faire fuir les auteurs des incivilités.
Interrogée à ce sujet lors de la première réunion de quartier de la campagne électorale de Marine Bordes, Élisabeth Clain a assuré que le projet de diviser le local en plusieurs enseignes commerciales est toujours d’actualité. “L’instabilité économique actuelle ralentit un peu les choses”, avoue néanmoins l’adjointe en charge de l’économie à la Ville de Foix. Aucune date de réouverture officielle n’a été communiquée.

