November 9, 2025

ENTRETIEN. France-Afrique du Sud : " C’est un moment à vivre, à traverser…" Fabien Galthié sonné par la défaite des Bleus

l’essentiel
Marqué par le revers concédé samedi 8 novembre au Stade de France face à l’Afrique du Sud (17-32), le sélectionneur des Bleus reconnaissait le retard des Bleus face aux Boks et clamait son envie de basculer vers les prochains tests face aux Fidji et l’Australie après avoir pris le temps de digérer cet échec.

Comment ce match vous échappe-t-il en seconde période ?

Autour de la 60e minute, quand on se crée trois temps forts – je ne dis pas trois occasions nettes –, où on doit marquer pour continuer à mener. Et ensuite, il y a une série de pénalités aux 50 mètres pour un plaquage haut de Damian, pénaltouche et ensuite, on va rester un moment à défendre notre ligne jusqu’à ce qu’il y ait carton jaune (Louis Bielle-Biarrey, NDLR) et essai. Ils vont revenir sur une pénalité gagnée en mêlée, une nouvelle pénaltouche, à nouveau pénalité… On sent qu’après la 60e, sur des pénalités qu’ils récupèrent au milieu du terrain, ils envahissent notre ligne d’essai, y restent et concrétisent leurs temps forts. Ils prennent le contrôle du jeu avec efficacité.

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Avez-vous été déçu par l’apport de votre banc de touche ?

On avait fait un pari sur un coaching important car leurs secondes mi-temps sont très, très, très performantes depuis le début de la saison, sauf le premier match en Rugby Championship contre Australie. Depuis, ils ont clairement identifié et construit une stratégie où leurs secondes mi-temps sont hyper puissantes, hyper efficaces et dominatrices. On voulait mettre en place une équipe avant eux, pour être capables de ne pas lâcher du terrain dans ces moments-là. Ça a été le cas jusqu’à la 60e minute. On avait déjà coaché une partie de notre banc, on a eu des temps forts avec cette partie-là mais on n’a pas marqué et puis derrière, vous avez vu le scénario ensuite. Oui, on peut être déçu mais franchement, c’est une déception collective. Elle ne s’adresse surtout pas aux joueurs qui sont entrés sur le terrain car ils ont donné individuellement tout ce qu’ils pouvaient. C’est plus collectif que lié à notre équipe de finisseurs, vraiment.

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Aimeriez-vous jouer chaque année contre l’Afrique du Sud et pourrait vous aider ?

C’est le calendrier qui fait qu’en novembre, on a la chance d’affronter trois équipes de l’hémisphère Sud, avec des oppositions qui sont prévues quatre ans à l’avance. On est très heureux d’affronter l’Afrique du Sud, l’Australie puis les Fidji, il n’y a pas de préférence. Mais c’est vrai que c’est la meilleure équipe au monde, les champions du monde et pour nous, c’était une bonne manière de se mesurer, une chance.

“On travaille, on travaille…”

N’avez-vous pas l’impression que l’histoire se répète par rapport au quart de finale du Mondial-2023, dans le réalisme, sur les ballons hauts, physiquement ?

Ils ont toujours les mêmes atouts, qu’ils ont même développés parce qu’ils sont sur des saisons continues, vous savez très bien la façon dont ils travaillent. Ils ont les mêmes forces, encore mieux organisées. Ils jouaient leur dixième match de la saison tandis que nous, on s’est retrouvés lundi dernier (27 octobre, NDLR). Effectivement, eux travaillent de manière continue, organisée. Tout est dédié à faire performer l’équipe et c’est vrai que leurs points forts sont toujours leurs points forts, voire encore mieux développés. Et nous, on travaille, on travaille. Mais dans ces domaines, ils ont encore été plus pertinents que nous. À nouveau.

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Cette défaite pourrait-elle changer votre approche vers la Coupe du monde 2027 ?

On est dans la continuité des saisons précédentes donc ce n’est pas un départ. On est dans la continuité des quatre ans. Cette défaite va nous apporter la capacité à la traverser. Les gars ont beaucoup travaillé, en peu de temps, en quinze jours. Donc on va voir quelle est notre capacité à digérer ce résultat négatif, avec le sentiment d’avoir beaucoup travaillé. On a une série de matchs à venir avec les Fidji et l’Australie. On va bien s’occuper de récupérer et de digérer cet échec pour rebasculer sur les Fidji et ensuite sur l’Australie. Dans ce chemin, ce n’est pas la première fois qu’il nous arrive des défaites et tous ces évènements doivent nous amener à progresser, à être encore plus forts. Ce sont des choses qui peuvent nous arriver. On s’y prépare. On cherche la victoire mais on se prépare aussi à vivre, à ce niveau-là, la défaite. C’est un moment à vivre, à traverser, et puis on va enchaîner. À ce niveau-là, le meilleur comme le plus difficile, on doit être en capacité de le vivre.

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