November 8, 2025

Coup de pression de la Coordination rurale du Lot pour parler à la présidente de l’Assemblée nationale

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Quelques tracteurs et des représentants de la Coordination rurale du Lot mécontents se sont présentés, vendredi après-midi, à Floirac où faisait étape Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, lors de son déplacement dans le Lot. Ils n’avaient pas été conviés.

“Nous avons été informés ce matin de sa venue. Nous avons estimé qu’il y avait une question d’agriculture abordée lors de cette visite de Yaël Braun-Pivet dans ce GAEC de Floirac. Ne pas pouvoir échanger sur la profession agricole avec elle nous posait problème”, admettait Clément Desport, coprésident de la CR46, vendredi après-midi.

Lors du déplacement de Yaël Braun-Pivet dans une ferme lotoise, vendredi.
Lors du déplacement de Yaël Braun-Pivet dans une ferme lotoise, vendredi.

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Stoppée par les forces de l’ordre sur la route d’accès à l’exploitation, une petite délégation de la Coordination rurale a pu rejoindre le déplacement officiel. La présidente de l’Assemblée nationale a accepté de leur consacrer quelques minutes, à l’écart des officiels et de la presse. À l’issue, Clément Desport a expliqué : “Tout ce qui anime le monde agricole passe par des décisions prises à l’Assemblée, nous avons donc décidé de nous faire entendre. Avec les tracteurs et les bennes au bout de la route nous envisagions de bloquer le départ du convoi si cela n’avait pas été possible, même si ce n’est pas ce que nous voulions. On a pu échanger en toute sincérité”.

La FDSEA tient à réagir aux insinuations de la CR46

Dans un communiqué de presse, à son tour, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Lot réagissent, indiquant qu’il n’y a eu : aucune “cogestion” entre l’État et notre réseau syndical” pour coordonner ce déplacement officiel. “C’est vrai, la visite se déroule chez un agriculteur adhérent FDSEA-JA, comme c’est le cas pour plus d’un tiers des exploitants lotois. Nous n’avons pas organisé cette visite, nous n’avons pas été consultés et nous n’avons même pas été invités. Lorsque nous avons eu connaissance de la visite, nous avons contacté dans la journée l’un des coprésidents de la CR 46 afin d’éviter toute ambiguïté. Nous lui avons indiqué clairement que nous n’étions pas invités et que nous ne participions pas à cette rencontre. Il est facile de crier au “mépris” ou à la “cogestion”. Mais la réalité, c’est que les agriculteurs lotois n’ont rien à gagner à voir leurs syndicats se déchirer publiquement à coups de communiqués accusatoires. Quand il y a des revendications à porter, nous n’avons jamais prétendu avoir l’exclusivité de la défense de la profession, faisons-le, mais sérieusement et avec honnêteté”.

Lors d’une action coup de poing des agriculteurs de la Coordination rurale du Lot, à Cahors, cet été.
Lors d’une action coup de poing des agriculteurs de la Coordination rurale du Lot, à Cahors, cet été.
DDM AT

 

Dans un contexte de cacophonie gouvernementale sur le Mercosur

Après avoir abordé le mal-être agricole avec la présidente de l’Assemblée nationale, ils lui ont rappelé la nécessité d’entendre les voix qui s’élèvent. “Même si les élus du territoire nous écoutent, nous l’avons interpellée par le fait de ne pas être entendus par l’hémicycle.” Hasard du calendrier, cette visite lotoise tombait dans un contexte de cacophonie gouvernementale sur le Mercosur. Un sujet qui irrite les éleveurs.

“Ce qui se passe ne nous rassure pas, on se dirige comme pour le Traité CETA (NDLR : accord commercial entre l’Europe et le Canada en application provisoire depuis 2017) vers des clauses de sauvegarde qui ne sont toujours pas validées. Ce sera pareil avec le Mercosur, la protection de nos filières mettra des années à se mettre en place. D’ailleurs, depuis juillet, la viande de bœuf arrive déjà en Europe. L’État a trouvé un moyen de nourrir la population à pas cher, sans traçabilité, sans norme”, dénonçait le représentant de la CR46.

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Enfin, un autre dossier agace particulièrement la Coordination : “Le vote d’une Assemblée nationale assez soudée contre l’étiquetage en toute transparence des produits (NDLR : le 30 octobre, le projet de loi sur l’origine des denrées alimentaires pour informer le consommateur par un étiquetage systématique a été rejeté). Un steak haché qui contient de la fibre de bambou, ce n’est pas un steak 100 % français de bœuf, car jusqu’à preuve du contraire on ne cultive pas de bambou en France”.

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