Alors que Shein s’installe au BHV Marais et que La Poste signe un partenariat logistique avec Temu, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie et de Régions de France, dénonce un « modèle économique sans contrôle ». Face à la fast fashion, elle appelle à défendre une économie fondée sur la qualité, la transparence et le respect du travail, en s’appuyant sur les initiatives locales comme Fabriqué en Occitanie.
Carole Delga hausse le ton face à l’offensive des géants chinois de la fast fashion en France. Pour la présidente socialiste de la Région Occitanie et de l’association Régions de France, l’arrivée de Shein au BHV Marais ce mercredi, le retrait des poupées pédopornographiques de la plateforme en ligne du géant chinois, et le récent accord signé mi-octobre entre La Poste et Temu symbolisent “un modèle économique sans éthique, sans contrôle et sans respect des lois de la République”. Une dérive qui, selon elle, mine à la fois le tissu commercial local et la souveraineté économique du pays.
“Ces pratiques ne respectent ni nos normes techniques, environnementales et sanitaires, ni les principes élémentaires de dignité humaine”, insiste-t-elle. Derrière les prix cassés, elle dénonce “l’exploitation des travailleurs, la délocalisation et la disparition progressive de nos commerces et de notre savoir-faire”. Pour Carole Delga, ” chaque atelier qui s’éteint, affaiblit notre souveraineté économique et culturelle et nos commerces de proximité si chers à l’attractivité de nos villes et villages.”
“Défendre avec force une économie fondée sur la qualité, la transparence et le respect du travail”
“Face à cela, la France et l’Europe doivent défendre avec force une économie fondée sur la qualité, la transparence et le respect du travail.” Dans cette bataille, les régions se veulent fer de lance. En Occitanie, rappelle-t-elle, la marque Fabriqué en Occitanie incarne cette volonté de valoriser les entreprises locales “engagées pour l’emploi, l’environnement et la qualité.”
La polémique déclenchée par le partenariat entre La Poste et Temu illustre, selon Carole Delga, la contradiction d’un modèle où un service public national soutient indirectement une économie qui “fait le vide dans nos territoires”.
Une pétition signée par plus de 100 parlementaires
La pétition signée par plus de 100 parlementaires socialistes, écologistes et communistes, qu’elle a également paraphée, dénonce ce qu’ils considèrent comme une “guerre commerciale menée contre l’Europe”.
Selon la pétition parlementaire, seuls 82 colis sur un million entrants en Europe sont contrôlés par les douanes. Une proportion dérisoire qui illustre la faiblesse du cadre européen. Les élus plaident pour un renforcement du contrôle, la fin des exonérations douanières sur les petits colis et une taxation cohérente des importations à bas prix.
Au-delà du cadre réglementaire, la présidente de la Région Occitanie insiste sur la nécessité d’un changement de paradigme : “Je continuerai à me battre pour faire vivre le savoir-faire français, en soutenant celles et ceux qui produisent ici, dans nos territoires. La souveraineté, l’éthique et le respect du travail doivent redevenir le cœur battant de notre économie.”

