Pour accueillir le FC Girondins de Bordeaux et ses ultras, l’Entente Boé-Bon-Encontre s’est mise d’accord avec le SU Agen pour jouer au stade Armandie. Une délocalisation pour des raisons de sécurité qui arrange tout le monde.
Lorsqu’ils ont vu le tirage au sort du 7e tour de Coupe de France tomber sur le FC Girondins de Bordeaux, les dirigeants de l’Entente Boé-Bon-Encontre (EBBE) ont ressenti beaucoup de joie. Même s’il évolue désormais en National 2, le FCGB, six fois champion de France de première division et finaliste de la Coupe de l’UEFA en 1996, est l’adversaire le plus prestigieux de l’histoire du petit club lot-et-garonnais. Mais rapidement, l’accueil d’un tel monument du football français, qui déplace à chaque rencontre plusieurs milliers de supporteurs ultras, est devenu un casse-tête pour la formation de Régional 1.
« 1 200 ultras à Cancelles, cela aurait été ingérable »
Leur stade Cancelles, à Boé, d’une capacité de 2 500 places, était pourtant homologué pour organiser une telle affiche de Coupe de France. Mais la venue des deux kops bordelais – Ultramarines (UB 87) et Northgate –, qui sont en conflit depuis plusieurs années, a sonné le glas de la candidature de l’enceinte boétienne pour des raisons sécuritaires. « On avait déjà accueilli une National 2, Aubagne, à Cancelles. Mais ils n’avaient pas d’ultras. Pour Bordeaux, c’est une autre histoire. Plus d’un millier d’ultras sont attendus à Agen dimanche 16 novembre. Ça aurait rempli la moitié de notre stade et il y aurait eu très peu de place pour le grand public », explique Philippe Cuny, vice-président de l’EBBE.
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« Le principal défi est la sécurité. Les ultras de Bordeaux, deux groupes de supporteurs, se déplacent en nombre, ajoute Bernard Truilhé, le président de l’EBBE. Contre Boulazac au tour précédent, ils étaient environ 1 200 à Périgueux. À Cancelles, cela aurait été ingérable. De plus, les coûts de sécurité sont élevés et, en tant que club amateur, nous n’avons pas la capacité de gérer cela. »
Une interdiction de déplacement des supporteurs adverses, comme cela arrive chaque week-end aux quatre coins de la France pour des matchs de Ligue 1 et de Ligue 2, n’ayant pas du tout été envisagée par la préfecture du Lot-et-Garonne, une solution de délocalisation, à une poignée de kilomètres de là, est donc apparue comme une évidence : le stade Armandie d’Agen. L’EBBE s’est donc rapproché du SU Agen, qui en a la gestion par délégation de la mairie d’Agen, pour un prêt ou une location de l’infrastructure qui accueille des matchs de Pro D2.
« Quand on a vu la problématique de ne pas pouvoir réaliser ce match à Boé, on s’est tourné vers Jean-François Fonteneau, président du SUA. On a rapidement trouvé un commun accord et je l’en remercie. Il nous met à disposition toute l’installation, son service de sécurité, son service de secours, la partie restauration ainsi que sa billetterie. On a accepté cette formule package car nous n’avons pas les compétences requises pour ce genre de situation. »
La jauge à 5 000 ou 6 000 spectateurs
Le Sporting coorganisera donc ce match de Coupe de France avec l’EBBE. Le club aux huit boucliers de Brennus apportera son savoir-faire et celui de ses équipes. Une soixantaine d’agents de sécurité privée seront notamment mobilisés.
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« Concernant l’organisation, on va mettre en place notre dispositif habituel d’un match de Pro D2, déclare Jean-François Fonteneau. Mais on va renforcer certaines choses, surtout au niveau des dispositifs d’accès au stade. Il faut éviter les croisements de supporteurs. Ça, on sait faire, d’autant qu’on n’attend pas forcément 10 000 personnes. La jauge sera entre 5 000 et 6 000 spectateurs. Concernant les ultras, il y a une organisation qui est prévue au sein des kops, avec notamment leurs propres services de sécurité. Ça représente une quinzaine de stadiers pour les deux groupes. »
Du côté des forces de l’ordre, un dispositif « renforcé » sera mis en place. « Il sera plus important que pour un match de Pro D2. Il y aura un PC sécurité, mais pas de compagnie de CRS, confie une source policière. On sera loin des 450 policiers, dont 2,5 compagnies de CRS, mobilisés pour le Agen-PSG de 2012. »
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L’objectif du SUA est de rentrer dans ses frais concernant les coûts organisationnels, afin que ce soit l’EBBE qui ressorte le grand gagnant de cette opération. La recette de la billetterie sera donc partagée en trois : 35 % pour le club recevant, à savoir le SU Agen, pour couvrir les frais d’organisation, et les 65 % restants seront divisés entre les deux clubs qui s’affrontent (soit 32,5 % pour l’EBBE et le FCGB).
« Nous espérons que les Girondins laisseront leur part, comme ils l’ont fait à Boulazac, lancent les dirigeants de Boé-Bon-Encontre. Mais ce n’est pas sûr. En Dordogne, il y avait à peu près 3 500 personnes. Nous, on espère qu’on pourra en faire le double. »
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« Pour nous, le plus important est que ce soit l’EBBE qui y trouve son compte. On est dans une démarche de tendre la main à un club ami, abonde le patron du SU Agen. L’essentiel est que ce club de Boé-Bon-Encontre puisse récupérer la grande majorité des recettes et des bénéfices qui seront réalisés sur cette journée. On fera en sorte que ce soit un bel événement, à la fois sportif et financier, pour le club de Régional 1. On fera ce qu’il faut pour que ce soit le grand gagnant. »
Les réunions avec les services de l’État, mais également avec les représentants des kops bordelais, vont s’enchaîner pour l’EBBE et le Sporting. Pendant les deux prochaines semaines, les deux clubs vont travailler de concert pour que la fête du ballon rond soit belle à Agen.

