November 5, 2025

REPORTAGE. "Cette ouverture de Shein va faire scandale" : la première boutique du géant chinois ouvre au BHV à Paris ce mercredi

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Shein, le mastodonte chinois de la vente de vêtements en ligne, ouvre à Paris, ce mercredi 5 novembre 2025, sa première boutique au monde. À la veille de cet événement, l’ambiance semble tendue et animée aux abords du grand magasin.

L’horizon de la fameuse rue de Rivoli, l’une des plus célèbres voies parisiennes, est barré par une dizaine de grandes oriflammes publicitaires de Shein. Les milliers de passants ne peuvent manquer, ce mardi, l’annonce de l’ouverture de la première boutique au monde de la plateforme chinoise de vente de vêtements, prévue aujourd’hui à 13 heures au sein du BHV Marais. Fast fashion nocive pour les uns, gage de pouvoir d’achat pour les autres, cette installation fait événement.

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À l’intérieur du grand magasin, ouvert au courant du XIXe siècle, une ambiance de veillée d’armes se sent. Des agents d’entretien, magasiniers et employés en tous genres montent et descendent les escalators pour rejoindre le 6e étage où ouvrira la boutique de Shein. “Plusieurs dizaines de personnes travaillent au montage, nous confie l’une des travailleuses. On fait les derniers préparatifs cet après-midi avant, je crois, de recevoir des influenceurs ce soir pour une soirée de pré-ouverture.” Le service de sécurité se montre aussi visible.

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“Curieuses de voir en vrai leurs produits”

Évidemment, cette agitation attire les curieux. Marouan et Gwendoline, étudiants en BTS MCO (Management commercial opérationnel) à Paris, tous deux âgés de 18 ans, font partie de ceux-là. “Ça va faire le bazar tout ça, prédisent-ils. On sait que Shein, avec ses petits prix, s’adresse surtout à des étudiants comme nous mais on n’est pas très fans, avec les risques de pollution de la fast fashion… Cette ouverture va faire scandale, surtout avec les écologistes !”

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Angela et Sylvie, deux amies quinquagénaires venues de région parisienne pour la journée, se disent pour leur part “curieuses de voir en vrai les produits de Shein. On n’aime pas trop acheter en ligne car on préfère toucher les habits avant de les prendre”. Ces deux clientes ont déjà commandé en ligne sur le site du mastodonte chinois. “On l’a sans doute découvert grâce à une publicité sur Internet, pendant la Covid”, se rappellent-elles, se déclarant tout de même attentives “à l’impact sur la consommation” de ce genre de commerce.

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“On veut résister avec nos produits made in France”

L’événement dépasse largement les murs du BHV Marais. À quelques mètres, depuis son kiosque, Issam se félicite de l’arrivée de “cette marque très peu chère pour les gens qui n’ont pas beaucoup d’argent”. Pour le vendeur, les polémiques, comme celles sur la commercialisation sur Shein de poupées sexuelles à caractère pédopornographique, ne posent pas problème puisque “la direction de la SGM (Société des grands magasins, propriétaire du BHV Marais) a réagi”. Maintenant, il attend de voir les retombées sur son commerce.

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Émilie Auvray, fondatrice du concept-store L’Appartement français, ne partage pas son avis. “On installe notre nouvelle boutique juste à côté de Shein, rue de la Verrerie, depuis dimanche. On veut résister, avec nos produits made in France ! s’émeut-elle. Nous, on est dans la consom’action, dans l’économie locale et eux, c’est la surconsommation et les produits dangereux. Shein ressemble à un cheval de Troie et ça fait très peur… C’est comme une prise d’otage du commerce local en plein cœur de la capitale.”

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