November 4, 2025

"Tapage nocturne, ivresse publique, rixes" : des épiceries de nuits dans le viseur des autorités

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Elles sont à l’origine de nombreux “troubles à l’ordre public : tapages nocturnes, ivresse publique ou rixes”, note le préfet de l’Ariège, Simon Bertoux. L’autorité préfectorale a donc décidé la fermeture de trois épiceries de nuit, pour des durées de quinze jours à un mois, dans le centre-ville de Pamiers. Un avertissement clair, pour faire “changer les comportements”.

Après les barber shops, les épiceries de nuit : ce mardi 4 novembre, le préfet de l’Ariège Simon Bertoux a annoncé la fermeture administrative de trois épiceries de nuit – rue Gabriel-Péri, rue Charles-de-Gaulle et place du Camp – pour une durée de quinze jours à un mois, pour “troubles à l’ordre public”. Avec ces fermetures, “nous avons franchi une nouvelle étape dans la sécurisation de la ville de Pamiers”, a expliqué le représentant de l’État.

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“Ces épiceries dites de nuit, ouvertes tardivement, s’étaient fait connaître par de très nombreux signalements aux services de police, plus d’une cinquantaine depuis le début de l’année : tapage, alcoolisation, en lien avec l’ouverture de ces établissements. Il s’agit de troubles qui n’existeraient pas si ces commerces n’étaient pas ouverts à ces heures-là”, a-t-il ajouté. Il a notamment été établi que les bouteilles ou les canettes avaient été achetées dans ces commerces à une heure où ce n’était plus autorisé.

L’une des trois épiceries de nuit visées par une fermeture administrative, place du Camp.
L’une des trois épiceries de nuit visées par une fermeture administrative, place du Camp.
DDM – L.G.

Une “gêne pour la vie quotidienne”

L’impact de cette activité n’est pas négligeable, a poursuivi le préfet de l’Ariège. “Elle est à la source de cette occupation négative de l’espace public en centre-ville, avec des inquiétudes de riverains qui sont réelles. Des situations de tapages ou d’alcoolisation pesaient sur leur quotidien. Elles ne donnaient pas envie aux habitants et au voisinage de venir passer du temps à Pamiers. C’est bien d’avoir un centre embelli. C’est bien de travailler sur la rénovation urbaine et sur l’habitat, de faire venir de nouvelles populations. Mais il faut également travailler sur ces points d’attraction d’une population qui gênent la vie quotidienne”.

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Dans le même temps, les patrouilles à pied ont été fortement augmentées dans le centre ancien, tandis que des contrôles de la police aux frontières ont lieu tous les quinze jours, “pour identifier et interpeller des étrangers en situation irrégulière”, a rappelé le préfet de l’Ariège.

“Pamiers n’est pas un coupe-gorge”

“En dépit des rumeurs, Pamiers n’est pas un coupe-gorge”, a tenu à souligner le maire, Frédérique Thiennot. “Il suffit de regarder les statistiques pour s’en rendre compte. De notre côté, nous avons eu du courage. Nous avons eu le courage d’armer les policiers municipaux et de multiplier les caméras. Nous avons eu le courage de contrôler 24 commerces, deux ont fait l’objet de fermetures administratives”. Frédérique Thiennot a enfin précisé qu’un arrêté municipal de fermeture des épiceries de nuit (à 22 heures au lieu de minuit) sera pris à la fin des fermetures administratives.

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Le préfet de l’Ariège a rappelé que les exploitants sont responsables de ce qui se passe dans leurs commerces, mais également à l’extérieur, “comme les gérants de discothèques par exemple”. Dans le cas où les troubles à l’ordre public seraient de retour, à la fin de la période de fermeture, la préfecture menace de sanctions plus sévères. Et la justice pourrait s’en mêler.

Pas de zones de non-droit

Une place de la République plus calme, mais des incivilités qui semblaient se déplacer vers d’autres parties de la ville : le parking Sainte Ursule et Jean-Jaurès notamment… Il n’y a pas de “zones de non-droit”, confirment Simon Bertoux, préfet de l’Ariège et Frédérique Thiennot, maire. “Les zones piétonnes sont de nature à pacifier l’espace public, et ça le monte bien. Mais cela démontre aussi que ces incivilités persistent. La fermeture de ces exploitations va dans un très bon sens. Il faut que Pamiers soit indésirable pour les indésirables”, note Frédérique Thiennot.

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