Le petit robot industriel Roc-e, conçu par l’entreprise tarnaise Rob’Occ, située à Brens, s’invite déjà dans de grandes entreprises. Compact et autonome, il est capable de transporter jusqu’à 200 kg aux quatre coins d’un entrepôt et même de prendre l’ascenseur.
C’est le nouveau collègue tarnais de Safran, Orange ou encore Bic. Depuis 2023, dans la zone d’activité de Douzil, à Brens (Tarn), au bord de l’autoroute A68, Rob’Occ conçoit et industrialise un petit robot qui commence à se faire une place dans les grands entrepôts.
Haut de quelques centimètres, “Roc-e” est un robot conçu pour le déplacement de pièces ou de marchandises sans utiliser de chariots. “Il vient en assistant sur des tâches ingrates, sur des postes de spécialistes et leur éviter d’avoir à faire des tâches sans valeur ajoutée”, résume Patrick Delhinger, le directeur de Rob’Occ.
Capable de circuler entre les employés
Ressemblant à une petite plateforme sur roues, Roc-e est capable d’aller seul, d’un bout à l’autre d’un entrepôt pour amener ou récupérer du matériel à l’aide de caisses posées sur son sommet. “Il ne remplace pas un humain et doit toujours être appelé par un humain”, précise le gérant.
Grâce à l’intelligence artificielle embarquée, le robot est capable de se repérer et d’apprendre les différents points de chargement voulus par l’entreprise. “On le sort de sa caisse et on lui donne un point. L’IA va se repérer, repérer également des endroits où elle ne devrait pas aller et proposer des zones interdites qu’un opérateur devra valider. Il pourra également en ajouter.”
Le robot est ainsi capable de circuler entre les employés mais également les machines, en respectant les codes de circulation de l’entreprise, les précautions de sécurité et même de prendre l’ascenseur si besoin. “Lors des tests, on a pu le faire circuler sans problème dans le terminal 2F de l’aéroport Charles de Gaulle, au milieu des passagers”, relate Patrick Delhinger.
Deux versions du Roc-e permettent de charger entre 100 et 200 kg à transporter sur le robot. En vente depuis un an, 70 entreprises se sont déjà montrées intéressées ou ont franchi le pas. “On ne se rend pas compte parfois du nombre de kilomètres parcourus par les salariés. Dans une entreprise de Foix, notre robot peut faire jusqu’à 200 km, une distance que les salariés n’ont pas à faire.” Comptez 50 000 euros pour embaucher l’innovation sur roues, un montant rentabilisé “en 6 à 12 mois dans l’industrie selon les retours de nos clients”.
“Plug and play”
Lors de sa conception, l’entreprise tarnaise, qui est aussi implantée à Toulouse, a également travaillé sur deux axes pour faciliter son intégration au sein des entreprises. Avoir un collègue robot reste pour l’instant assez singulier, aussi “il fallait travailler sur son acceptation sociale. Déjà, il fallait qu’il soit plus bas qu’un humain. On a également travaillé sur son comportement. Il ne devait pas freiner brutalement, tourner brusquement. Ses courbes sont douces et son accélération progressive.” Selon le concepteur, “il est tout le temps accepté comme un collègue, certains lui ont même donné un petit nom.”
Le robot se veut également facile d’utilisation et d’entretien. Roc-e n’a besoin ni de Wi-Fi, ni d’intégration à un système informatique, évitant au passage toute faille de sécurité. Sorti de sa boîte, le robot est tout de suite opérationnel. “Le client n’a pas besoin d’avoir des connaissances en technologie, même pour en faire la maintenance. Il n’y a pas une prise qui peut aller dans le mauvais connecteur.” En moyenne, les entreprises séduites ont commandé entre 1 et 2 Roc-e pour un site.

