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Le Nouvel Obs avec AFP
Une personne marche dans l’aéroport Berlin-Brandenburg, en Allemagne, le 31 octobre 2025. CARSTEN KOALL/AP/SIPA
Les vols ont été suspendus pendant près de deux heures vendredi 31 octobre au soir à l’aéroport de Berlin-Brandebourg à cause de la présence de drones, une alerte supplémentaire sur cette menace qui inquiète les Européens et les pousse à renforcer leur défense.
Près d’un mois après une série d’apparitions de ces engins que les Européens soupçonnent d’être envoyés par la Russie, les décollages et atterrissages ont été interrompus entre 20h08 et 21h58, a précisé un porte-parole de l’aéroport de la capitale allemande à l’AFP.
« Tout un tas de vols » ont été détournés vers d’autres villes allemandes avant que l’interdiction des vols de nuit à Berlin ne soit ensuite assouplie afin d’atténuer l’impact sur les opérations aériennes, a-t-il ajouté. « Nous supposons que le danger est écarté pour le moment », a déclaré le porte-parole.
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La police locale a confirmé avoir été informée de la présence d’un drone et a indiqué avoir déployé sur place un hélicoptère et une voiture de patrouille. Cette dernière a pu voir l’appareil mais n’a pas pu identifier son opérateur.
Incursions de drones dans des sites militaires sensibles
Les dirigeants allemands ont alerté à plusieurs reprises au sujet de la menace croissante que représentent les drones, après une série d’incursions d’appareils non identifiés dans des aéroports et des sites militaires sensibles cette année. L’Allemagne, l’un des principaux soutiens à l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie, a pointé du doigt Moscou pour l’augmentation de l’activité des drones. Début octobre, des drones repérés au-dessus de Munich (sud) ont provoqué à deux reprises la fermeture de l’aéroport de la ville.
Des drones ont également été aperçus au-dessus d’aéroports et de sites militaires au Danemark et en Norvège, les soupçons se portant également sur Moscou, qui nie toute implication. « Nous n’en sommes pas encore sûrs, mais une partie essentielle de ces actions est probablement orchestrée par la Russie », avait déclaré début octobre le chancelier Friedrich Merz sur la chaîne publique ARD, en référence aux incidents de Munich et de l’aéroport de Copenhague fin septembre. Dénonçant des « tentatives d’espionnage et de déstabilisation », il avait précisé que l’Allemagne surveillait attentivement la « flotte fantôme russe » stationnée dans la mer Baltique, suspectée d’être impliqué dans ces incursions.
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Le ministre de l’Intérieur Alexander Dobrindt a appelé à « trouver de nouvelles réponses à cette menace hybride », notamment en renforçant ses capacités de détection, d’évaluation et éventuellement de destruction des appareils sans pilotes. Le gouvernement allemand a entamé en octobre une révision des lois régissant la sécurité aérienne du pays. L’objectif est de permettre à l’armée allemande, et non plus seulement la police, d’abattre les drones.
Au niveau de l’Union européenne, la Commission veut mettre en place un « mur antidrones », qui serait pleinement opérationnel d’ici à 2027, mais ce projet est accueilli avec scepticisme par certains pays membres. La réponse de l’Otan à l’entrée d’une vingtaine de drones russes dans l’espace aérien de la Pologne avait mis en évidence les lacunes dans l’arsenal européen. Pour abattre trois de ces drones, l’Otan avait dû recourir à de coûteux missiles.

