Lors d’une réunion à Peyrusse-Grande, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA du Gers ont dressé un état des lieux alarmant de la situation économique agricole. Plus de 40 % des fermes du département seraient aujourd’hui en difficulté.
Réunis ce jeudi sous la forme d’un Conseil de l’agriculture française (CAF), les Jeunes Agriculteurs (JA) et la FDSEA du Gers ont rassemblé les principales organisations professionnelles agricoles du département pour dresser un constat économique précis et partager une vision d’ensemble sur l’année écoulée.
“Face à la conjoncture de crise que connaît notre agriculture, établir un constat chiffré et précis s’imposait comme une étape essentielle pour élaborer des solutions collectives et mettre en place des mesures d’urgence”, ont déclaré les organisateurs.
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Le Cerfrance a présenté une analyse détaillée des trois dernières années comptables, révélant “une dégradation marquée de la situation financière des exploitations”. Les chiffres sont préoccupants : 42 % des fermes gersoises seraient en difficulté, “dont 24 % dont la pérennité même est menacée”. “L’agriculture gersoise traverse ainsi une crise sans précédent, mettant en danger l’équilibre économique et humain de nombreuses exploitations”, souligne le communiqué.
Les services de l’État ont également fait le point sur les crises sanitaires actuelles, notamment l’influenza aviaire et la DNC, qui accentuent encore la fragilité des exploitations. Les représentants du monde agricole dénoncent “un cumul de facteurs : le dérèglement climatique, la surtransposition des normes, un contexte administratif toujours plus complexe, et un système d’assurance récolte devenu obsolète depuis la réforme”.
Face à cette situation jugée “alarmante”, les syndicats agricoles formulent plusieurs demandes urgentes. Ils réclament “une prise en charge des cotisations MSA, une exonération de la taxe foncière sur le non bâti, des dispositifs bancaires adaptés, ainsi qu’une reconnaissance en calamité des zones touchées par les épisodes orageux”. Ils demandent aussi “des solutions de trésorerie venant remplacer le prêt BPI, inadapté pour notre territoire”.
Au-delà de ces mesures d’urgence, JA 32 et FDSEA 32 appellent à “la mise en œuvre d’actions structurelles” pour assurer la pérennité de la ferme gersoise : réforme de l’assurance récolte, accès facilité à l’eau et à l’irrigation, réforme foncière et sanctuarisation de la prise en charge des vaccinations par l’État.
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Les syndicats remercient “l’ensemble des organisations professionnelles agricoles, les services de l’État, les syndicats de producteurs, les parlementaires et les élus pour leur présence et leur écoute attentive”.
“L’heure n’est plus à attendre, cet avenir ne passera que par la mobilisation de tous les acteurs pour apporter des solutions concrètes et mettre la marche en avant ! Le devenir de l’agriculture gersoise est en suspens”, concluent les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA du Gers.

