L’enquête d’un média russe dresse la liste de 101 officiers de l’armée russe accusés d’avoir fait exécuter des militaires russes, d’avoir utilisé des drones pour abattre les hommes battant en retraite ou d’avoir envoyé sciemment des soldats à la mort.
                            
L’enquête du média indépendant Verstka fait l’effet d’une bombe. Elle expose la violence interne inouïe qui s’opérerait au sein de l’armée russe. Selon les investigations relayées par le Guardian, les hauts gradés russes exécutent ou envoient délibérément à la mort les soldats qui refusent de combattre en Ukraine.
Témoignages de soldats en service, de proches des victimes, des vidéos divulguées et des plaintes officielles… Verstka affirme avoir identifié 101 militaires russes accusés d’avoir assassiné, torturé ou puni de mort leurs propres camarades. 150 décès auraient pu être confirmés, mais le nombre réel pourrait être bien plus élevé.
Missions suicides et combats à mort
Selon ces témoignages, les officiers ont désigné des “tireurs” chargés d’ouvrir le feu sur les réfractaires. Leurs corps seraient ensuite jetés dans des rivières ou des fosses… Ces militaires seraient alors enregistrés comme morts au combat. D’autres témoignages ont assuré que des drones étaient utilisés pour “achever” des soldats blessés ou battant en retraite. L’enquête décrit des missions suicides : elle révèle des cas de militaires délibérément déployés comme “mayachki” (ou balises). L’objet : les faire marcher devant les groupes d’assaut sans équipement pour attirer les tirs ennemis.
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Et l’horreur continue : certains soldats désobéissant aux ordres auraient été jetés dans des fosses recouvertes de grilles métalliques. L’enquête a révélé que dans certains cas, ils étaient contraints de s’affronter dans ce que des témoins ont décrit comme des combats à mort de type “gladiateurs”.
101 auteurs présumés
La plupart des auteurs identifiés sont des officiers âgés de 30 à 40 ans, dont beaucoup sont des vétérans de précédentes campagnes russes. Le média a déclaré avoir pu obtenir des informations détaillées pour plus de 60 des 101 auteurs présumés : nom, grade, âge et unité. Aucune poursuite n’est engagée à ce jour.
Le média russe a également déclaré avoir obtenu des données officielles montrant que le bureau du procureur militaire russe a reçu près de 29 000 plaintes de soldats et de familles en 2025, dont plus de 12 000 concernaient des sanctions infligées par leurs propres supérieurs.

