Selon la grande consultation « Ma commune, mon maire et moi » réalisée par Odoxa pour ICI, six Français sur dix jugent insatisfaisant l’accès aux soins dans leur commune. L’enquête souligne que les citoyens attendent désormais des élus locaux qu’ils pallient les carences d’un système de santé sous tension.
La santé s’impose comme le premier marqueur du malaise territorial français. D’après le volet « santé » de la consultation nationale menée par Odoxa pour ICI, 56 % des Français se disent insatisfaits de l’accès aux soins là où ils vivent. Un constat partagé bien au-delà des zones rurales : 81 % estiment qu’il est difficile d’obtenir un rendez-vous avec un médecin spécialiste, 58 % évoquent la même difficulté pour un généraliste et 55 % pour un service d’urgence.

Pour Erwan Lestrohan, directeur conseil chez Odoxa, cette insatisfaction traduit moins une question de distance que de délai : 77 % des répondants jugent que la difficulté principale tient à la lenteur pour décrocher un rendez-vous médical. Ce blocage relègue au second plan les problèmes de coût ou de remboursement.
Fracture des services de proximité
L’étude révèle également une fracture des services de proximité. Dans de nombreux domaines, l’offre locale est jugée déficiente : 54 % des Français pointent l’accès à la natalité, 59 % l’absence de médecin traitant, 73 % le manque de professionnels en santé mentale.
Cette défaillance pèse désormais sur le jugement porté aux élus locaux. Bien que le maire reste la figure politique la plus appréciée, 53 % des Français ne lui font pas confiance pour améliorer l’accès à la santé. Et 51 % se déclarent insatisfaits de son action dans ce domaine depuis plusieurs années, malgré la mobilisation observée pendant la crise sanitaire.
Face à ces attentes, les citoyens réclament des solutions concrètes : 59 % souhaitent le développement de maisons de santé et 54 % des aides à l’installation des médecins. Pour la majorité, la priorité du maire doit être claire : faciliter l’accès aux généralistes et aux spécialistes avant tout.
Derrière cette exigence, s’affirme la conviction que la santé ne relève plus seulement de l’État ou des Agences régionales de santé (ARS) mais doit devenir une responsabilité partagée entre élus locaux et acteurs médicaux.

