October 22, 2025

Nuisances sonores de l’A20 : "On s’y est habitués…", dans le nouveau plan anti-bruit, aucun aménagement pour les riverains lotois

l’essentiel
Le plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) 2024-2029 de l’A20 a été approuvé. Malgré les demandes des riverains de Fontanes et Lalbenque, il n’a prévu aucune mesure curative.

C’est un résultat qui pourrait surprendre les riverains de l’A20 dans le Lot. Le plan prévention du bruit dans l’environnement (PPBE), qui couvre la période 2024-2029, a été récemment approuvé. Malgré l’impact quotidien de l’autoroute sur la vie des Lotois, le document écarte toute nouvelle mesure pour réduire le bruit.

Le document, qui a été soumis à la consultation du public de février à avril, a été validé à mi-septembre, laissant sur le carreau les quelques voix qui s’étaient fait entendre à Fontanes et Lalbenque, deux communes directement impactées par le flux autoroutier.

Des foyers impactés

Seize foyers, résidant dans les hameaux de Arpillen et Masbou à Fontanes, sont les principales victimes de cette décision administrative. Installés entre 200 et 500 mètres de l’autoroute, ces habitants avaient notamment réclamé l’installation de murs anti-bruits, solution de dernier recours contre le vacarme. Leurs remarques mettent en lumière des pics de nuisances sonores qui s’amplifient en raison de l’augmentation du trafic routier. Deux autres foyers, respectivement situés au hameau de Ramès et à Conquefaunes sur la commune de Lalbenque sont aussi impactés et demandent l’installation de murs adaptés.

Pourtant, le plan a tranché sans appel : “aucune action curative n’est prévue sur la durée du présent PPBE”, un verdict sec qui renvoie ces familles à leur lot quotidien de décibels. Et cela même si le document évoque qu’une “attention particulière sera apportée à ce secteur de Lalbenque Fontanes” lors de la prochaine révision.

Des maires attentives

“Ce type de plan est prévu pour les infrastructures routières nationales dont le trafic annuel est supérieur à trois millions de véhicules”, rappelle Stéphanie Merlin, cheffe de service eau-forêt-environnement à la direction départementale des territoires (DDT). Si la révision du PPBE est une obligation, elle ne déclenche pas automatiquement des travaux. L’argument est ici technique et juridique : “les niveaux de bruit sont très inférieurs aux seuils réglementaires au droit des habitations des demandeurs”. En clair, les hameaux concernés ne sont pas situés dans les zones de niveaux sonores donnant droit à des mesures de protection.

Sur le terrain, la mobilisation reste limitée, malgré le malaise exprimé par certains riverains. Roselyne Valette, maire de Fontanes, confirme avoir été mise au courant des “retours” émis par ces 16 administrés lors de l’enquête publique. Mais elle nuance leur engagement. “Je n’ai jamais eu de remarque ni orale ni écrite par rapport aux problèmes négatifs de l’autoroute avant qu’il y ait l’enquête.” Même son de cloche du côté de Lalbenque, où la maire Liliane Lugol a indiqué n’avoir reçu aucune plainte directe en mairie. Du côté de Vinci Autoroutes (ASF), on se garde de tout commentaire.

Avec ce PPBE, le dossier de l’A20 semble à présent clos. L’autoroute, bien que source de gêne, est également un moteur pour le développement local. Et Roselyne Valette de résumer la situation avec une certaine fatalité : “Oui, on s’y est habitués. Et il faut reconnaître que l’autoroute a aussi apporté des choses positives : de l’économie et une meilleure accessibilité.”

source

TAGS: