L’Agence du médicament publie deux rapports, ce mercredi 22 octobre, sur les PFAS, aussi connus sous le nom de polluants éternels, présents dans notre quotidien, et formule des recommandations pour mieux les contrôler.
On les trouve dans l’eau, dans la terre, dans l’air. Ils sont répandus mais pourtant mal contrôlés. Ce sont les PFAS, les composés per- et polyfluoroalkylées, aussi appelés polluants éternels. Pendant deux ans, l’Anses (Agence nationale de sécurité alimentaire) a compilé deux millions de données sur 142 PFAS et formule des stratégies de surveillance dans deux rapports publiés ce mercredi 22 octobre.
Qu’est-ce que les PFAS ?
Chimiquement parlant, les PFAS sont une liaison entre des atomes de carbone et de fluor, ce qui crée un lien quasi indestructible, qui se dégrade très peu après leur utilisation ou leur rejet dans l’environnement.
À quoi servent les PFAS ?
Les PFAS sont utilisés dans de nombreux objets par l’industrie pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou leur résistance à la chaleur. On les retrouve dans les poêles, les isolants, les imperméables, la vaisselle jetable des fast-foods ou dans les mousses anti-incendie.
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Sont-ils vraiment contrôlés ?
Aujourd’hui, quatre PFAS sont réglementés et surveillés dans certains aliments comme les poissons, les crustacés, les œufs et la viande (PFOS, PFOA, PFHxS, PFNA). Leur toxicité est avérée et ils sont reconnus comme responsables de la hausse des taux de cholestérol, de cancers, d’impact sur la fertilité ou le développement du fœtus. Vingt PFAS sont listés dans la directive sur l’eau potable et intégreront une surveillance obligatoire à partir du 1er janvier 2026. Le ministère de l’Écologie propose déjà sur son site une carte de France de la pollution de l’eau aux PFAS.
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Que propose l’ANSES ?
L’Agence du médicament propose “une stratégie de surveillance pour 247 PFAS” choisis en ayant établi “un score” basé sur les données disponibles d’occurrence et de toxicité. À la liste de vingt PFAS qui seront contrôlés dans l’eau du robinet, elle propose d’ajouter cinq PFAS supplémentaires dont l’acide trifluoroacétique ou TFA. Cette molécule est la matière première dans la production de produits phytosanitaires ou pharmaceutiques (antidiabétiques, antiviraux, anti-VIH, thérapies anticancéreuses…). L’ANSES suggère aussi de contrôler des aliments comme les céréales, les fruits et légumes, le miel, le sucre et les aliments pour enfants. Elle regrette qu’en France, il n’y ait “pratiquement aucun élément de surveillance” des PFAS dans l’air, le sol ou les poussières.
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Nos corps sont-ils pollués par les PFAS ?
Les teneurs moyennes en PFAS mesurées dans le sang de la population en France sont “en dessous des seuils sanitaires” existants et “du même ordre de grandeur que celles de nos voisins européens”, indique Céline Druet, directrice adjointe à l’évaluation des risques à l’ANSES.