L’ex-premier édile de Lectoure (Gers) exprime son inquiétude face au conflit juridique qui oppose la municipalité à Valvital, l’exploitant des thermes.
« Dès 1989, le projet de faire de Lectoure une station thermale a soulevé l’enthousiasme », rappelle-t-il. Cette réussite exemplaire serait-elle en péril ?
Pour rappel, la commune de Lectoure est attaquée devant le tribunal d’Auch par la société ValVital, exploitant des thermes locaux. L’affaire sera jugée en octobre prochain. Au cœur du conflit : un contrat de mise à disposition de l’eau thermale, jugé « déséquilibré » par la mairie, et des factures d’électricité et de maintenance impayées.
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Interpellé par de nombreux Lectourois – commerçants, artisans, propriétaires de gîtes, inquiets pour l’avenir du thermalisme local, Gérard Duclos dresse un état des lieux de la situation. Il évoque une convention signée en juin 2019 avec ValVital, élaborée « avec l’appui des Domaines après étude de ce qui se faisait en France en thermalisme ». Un accord qui avait permis à la commune de céder les thermes tout en conservant la propriété du forage thermal, une « très belle opération financière » qui avait notamment financé les tribunes du stade de rugby et l’achat du point vert.
« 1 000 curistes génèrent 21 000 nuitées annuelles, sans compter les retombées indirectes sur l’économie locale. » ValVital représente par ailleurs 78 000 euros de taxes pour la ville, dont 16 000 euros de taxes de séjour, et 10,5 millions d’euros d’investissements sur le territoire.
Un héritage à préserver
« Remettre en question le thermalisme, moteur de la réussite économique de Lectoure, au moment où de nombreux commerces sont en difficulté, serait une faute politique majeure », martèle Gérard Duclos. Il souligne que si la convention actuelle « n’est plus adaptée à ce jour », notamment en raison de l’augmentation des coûts énergétiques, « il est plus raisonnable de la renégocier que de vouloir détruire une activité économique dont notre cité a bien besoin ».
Lectoure bénéficie du statut de « station classée de tourisme » et son casino, obtenu « après 27 ans de travail acharné », a rapporté plus d’un million d’euros à la ville entre 2021 et 2024.
« Quel maire oserait renier et refuser un tel héritage ! », conclut celui qui a présidé aux destinées de la cité lectouroise de 2000 à 2020.