Jalil et Valérie Narjissi, les parents de Medhi Narjissi, ont été entendus à leur demande par le comité de déontologie du rugby de la Fédération française de rugby, vendredi 17 octobre. Ces derniers avaient saisi cet organisme car, selon eux, la FFR et son président Florian Grill n’avaient pas respecté les principes d’éthique dans la gestion du drame et dans leurs relations avec la famille.
Le comité d’éthique et de déontologie du rugby, dépendant de la Fédération française de rugby (FFR), a entendu, vendredi 17 octobre, les parents de Medhi Narjissi, rapporte le Parisien. Le jeune joueur agenais de 17 ans, demi de mêlée du Stade toulousain, a disparu en mer en Afrique du Sud le 7 août 2024, lors d’un stage avec l’équipe de France des moins de 18 ans. L’audition s’est tenue dans les locaux du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), dans le XIIIe arrondissement de Paris.
À lire aussi :
Disparition de Medhi Narjissi : “C’était très marquant pour tout le monde”… face à face tendu entre les parents et l’ex manager
Jalil et Valérie Narjissi avaient saisi le comité il y a quatre mois, estimant que la FFR et son président Florian Grill n’avaient pas respecté les principes d’éthique dans la gestion du drame et dans leurs relations avec la famille. Toujours selon le Parisien, les parents, reçus par six membres du comité, dont l’ancien international Pierre Villepreux, ont fait part de leur déception. Selon eux, les membres semblaient “découvrir le dossier”. Ils ont rappelé le manque de soutien qu’ils disent avoir ressenti de la part de la FFR après la mort de leur fils, notamment l’absence d’élus fédéraux à leurs côtés en Afrique du Sud.
“Si même ces gens-là ne font rien, ce sera la preuve que ce monde du rugby est pourri jusqu’à la moelle”
Jalil et Valérie Narjissi ont indiqué espérer que le comité d’éthique, présidé par Bernard Foucher, conseiller d’État honoraire, puisse reconnaître des manquements aux valeurs éthiques et déontologiques qu’ils reprochent à certains dirigeants fédéraux. Le comité doit rendre son avis dans un délai de trois à quatre semaines. “Si même ces gens-là ne font rien, ce sera la preuve que ce monde du rugby est pourri jusqu’à la moelle”, a déclaré Valérie Narjissi. Sollicité par le Parisien, Bernard Foucher n’a pas souhaité faire de commentaire.
À lire aussi :
Disparition de Medhi Narjissi : à Dias Beach, l’hommage poignant de la famille une année après le drame
Sur le plan judiciaire, l’instruction du dossier se poursuit. Le 9 octobre dernier, les parents ont été reçus par la nouvelle juge d’instruction Agnès Navarro, récemment désignée après le départ à la retraite de Serge Rey. La famille espère que l’enquête permettra d’élargir les responsabilités au-delà des deux mises en examen déjà prononcées en mai : celles du préparateur physique Robin Ladauge, à l’origine de la baignade mortelle, et du manager Stéphane Cambos, qui ne s’y est pas opposé. Les chefs d’accusation portent sur l’homicide involontaire, la mise en danger de la vie d’autrui et la non-assistance à personne en danger. La famille de Medhi Narjissi espère notamment que la procédure judiciaire concerne également la Fédération française de rugby et son président, Florian Grill.
À lire aussi :
REPORTAGE. Disparition de Medhi Narjissi : la famille du joueur se recueille un an après sur les lieux du drame en Afrique du Sud
Pour les parents de Medhi Narjissi, quatorze mois après la mort de leur fils, “la lenteur des procédures et l’absence de reconnaissance institutionnelle demeurent une souffrance”. Leur avocat, Me Arnaud Péricard, souligne dans le Parisien que “si un drame comparable s’était produit dans le football, l’émotion et les réactions auraient été toutes autres”.