"On retrouve toutes les saveurs du fromage" : la gastronomie aveyronnaise lyophilisée s’exporte au salon du Made in France à Paris

L’Aveyron a du talent. Et compte bien le démontrer lors du salon Made in France (Mif), qui se tiendra Porte de Versailles à Paris, du 6 au 9 novembre 2025. Au total, quinze entreprises labellisées “Fabriqué en Aveyron” tiendront chacune un stand au sein d’un pavillon de plus de 100 m² dédié au savoir-faire local. Parmi elles, la société decazevilloise “Marie de Livinhac”, spécialisée dans la lyophilisation des grands classiques de la gastronomie aveyronnaise.

L’Aligot, l’Estofinade, le Laguiole, la Fouace… Tout y passe. Le but : “sublimer le terroir”. Mais comme le souligne le patron, Chafiq Hammadi, il ne s’agit pas d’une simple élucubration marketing. “Le procédé que nous utilisons pour fabriquer nos produits relève d’un phénomène physique : celui de la sublimation. Notre slogan prend donc tout son sens.”

Le résultat est bluffant : dans la catégorie snack, le Roquefort se révèle puissant. Une texture croquante et un goût… parfaitement intact. “Il faut prendre le temps de bien le mâcher : c’est grâce à la salive, qui hydrate le biscuit, que l’on retrouve toutes les saveurs du fromage”, explique le chef d’entreprise.

Des recettes d’ici, pensées pour partout

Alors pour Chafiq Hammadi, qui a repris l’entreprise en 2023, représenter le département au Mif est une véritable consécration. Un coup de projecteur bienvenu sur un savoir-faire local qu’il défend avec conviction. “Nous n’existerions pas sans l’Aveyron. C’est grâce aux traditions du territoire que l’entreprise fonctionne.”

Les produits, élaborés à partir d’ingrédients de qualité — sans additifs, sans conservateurs et sans huile de palme —, reflètent l’exigence et l’authenticité qu’il continue d’impulser au sein de cette entreprise qui existe depuis déjà 30 ans. En 2025, la société se voit d’ailleurs remettre le prix du Snacking d’Or. Légère, pratique et abordable, la marchandise séduit un public varié : randonneurs, aventuriers ou simples gourmets en quête de praticité. “En France, nous sommes les seuls à faire ça.”

Une authenticité qui a valu à “Marie de Livinhac” un contrat pour fournir les forces spéciales françaises. Mais Chafiq Hammadi voit encore plus loin, et indique, en guise de clin d’œil : “Nos sachets peuvent même aller jusque dans l’ISS. Il faut juste nous faire un peu de pub pour que ça arrive.”

“L’Aveyron est une marque territoriale forte”

Pour Arnaud Viala, président du conseil départemental de l’Aveyron, cette première participation, centrée sur un pavillon collectif, servira à valoriser l’identité économique et culturelle du territoire.

“L’an dernier, je suis allé au Salon du Made in France en tant que visiteur. Il y avait 1 000 exposants et c’était difficile de déterminer l’origine de certains produits présentés. Nous nous sommes donc inspirés de la Corrèze, qui s’était présentée sur un même espace délimité. L’idée, c’est de faire bloc.” Et rappelle que cette stratégie pourra être utile à l’Aveyron, “qui est déjà une marque territoriale forte.”

Une puissance incarnée par la marque “Fabriqué en Aveyron”, qui réunit aujourd’hui 631 entreprises et plus de 4 000 produits labellisés dans des domaines variés, allant de l’agroalimentaire à l’artisanat, en passant par l’industrie.

Quant à la présence future du département au Salon du Made in France, elle n’a pas vocation à être systématique. Arnaud Viala imagine plutôt une participation tous les deux ou trois ans, afin de préserver le caractère exceptionnel de l’événement. “Chaque venue doit avoir du sens et être un moment fort”, conclut-il.