La marque chinoise n’a que dix ans mais vient déjà de passer le million de véhicules produits. Son accord avec Stellantis lui permet de se montrer ambitieuse sur le marché français avec notamment ce SUV confortable et spacieux accessible à moins de 30 000 euros.
À l’est de l’Empire du Milieu, au sud de Shanghai, sur les rivages de la mer de Chine orientale, la province de Zhejiang affiche un rayonnement économique spectaculaire. Le nombre d’entreprises de haute technologie explose et certains fleurons, comme l’automobile (Geely est implanté dans le secteur) feraient presque oublier la richesse historique de la région, le… ver à soie. Dans ce riche décor, Leapmotor illustre à merveille l’éclat des « success-storys » locales. Né il y a dix ans seulement, ce jeune spécialiste de la voiture électrique a passé le mois dernier le cap du million d’exemplaires produits.









En moins d’un an, la marque a doublé son chiffre confirmant sa fulgurante trajectoire industrielle. Stellantis ne regrette évidemment pas la joint-venture réalisée à l’automne 2023 avec le constructeur (le groupe a investi 1,5 milliard d’euros pour développer l’activité internationale) et faciliter son implantation en Europe. Nous avons pu découvrir l’ambassadeur principal de Leapmotor, le SUV B 10 qui risque de tenter pas mal de clients « électriques » avec d’évidentes qualités et c’est aussi important, un vrai prix d’ami…
Discrétion et grande qualité
Pourtant, s’il voulait passer inaperçu (en particulier dans la teinte blanche de notre véhicule d’essai), ce chinois n’aurait pas choisi une autre robe. Sobre, discret timide ou même invisible, le B10 ne risque pas de « brûler » l’œil du passant. Il devra se faire connaître autrement pour attirer un peu de lumière sur un segment où ses « faux cousins » de Peugeot, le Scenic de Renault ou encore ses compatriotes de MG ou BYD s’illustrent.











Très propres mais sans la moindre originalité, les bandeaux lumineux à leds, les poignées de portes escamotables, les rondeurs apaisées reprennent le style « branché » des produits venus de Chine. À l’intérieur, même impression de déjà-vu (le ciel à travers l’immense toit vitré, la planche de bord de taille bien dessinée, l’écran central tactile 14,6 pouces sans complexes mais exigeant quelques « heures de cours ») et une réelle qualité perçue. Seul le volant à méplat multifonction à jante épaisse, très agréable à tenir ose une ambition esthétique.
Pas de sensations mais du confort
Lors de l’installation, on apprécie d’entrée l’espace à tous les niveaux (c’est vrai aussi pour les passagers arrière nettement moins pour le coffre…). Matériaux soigneusement choisis, ergonomie, visibilité, luminosité, un intérieur pour faire du chemin d’autant que la sellerie offre un confort au-dessus de la moyenne. L’accès et le démarrage s’effectuent via une carte ou, il va falloir s’y faire, par l’application et le smartphone.









Pas de fortes sensations au volant, le B10 joue la carte de la sagesse et il n’apprécie que modérément les bousculades (dans l’arrière-pays niçois où nous l’avons testé, il ne faut pas aller bien loin pour trouver un vrai terrain de jeu). Le lointain visiteur a quand même effectué quelques stages bénéfiques sur les circuits d’essai du groupe et a reçu, avant d’être livré à des mains et des cerveaux européens de précieux ajustements, concernant notamment les suspensions. À ce prix-là en tout cas (même si ma menace de nouveaux droits de douane pour les autos produites en Chine reste inquiétante, Leapmotor devrait bénéficier d’un site d’assemblage en Espagne, à Saragosse, dès l’an prochain), le « china boy » de Stellantis ne devrait pas vieillir dans les show-rooms ! Pour ceux qui ne sont pas encore tout à fait « électrisés », une version hybride est attendue. L’aventure est en marche.

