Deux Boeing E-3 Sentry de l’armée française, plus connus sous le nom d’AWACS, sont actuellement à Toulouse. On vous explique la raison de leur présence.
Un Boeing E-3 Sentry de l’armée française, plus connu sous le nom AWACS (Airborne Warning and Control System) et reconnaissable à son imposant radar rotatif, a repris les airs le 24 octobre dernier au-dessus de Toulouse. Immobilisé depuis plusieurs mois pour une opération de maintenance lourde chez Air France Industries (AFI) à Blagnac, l’avion de surveillance a effectué un vol d’essai de cinq heures dans le sud-ouest de la France.
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Ilann Do, un spotter toulousain, membre de l’association Spotair, a pu photographier l’appareil juste avant son atterrissage à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Selon nos informations, l’équipage de l’AWACS aurait réalisé au cours de ce vol des essais basse et haute altitude ainsi qu’un exercice de décrochage.
La moitié de la flotte des AWACS français à Toulouse
Depuis fin 2022, le centre toulousain d’AFI est chargé de la maintenance des AWACS de l’armée française. Les révisions étaient auparavant réalisées sur son site de Roissy Charles-de-Gaulle. Pour maintenir un avion en condition opérationnelle, il doit en effet effectuer des visites de maintenance régulières. Ces visites sont plus ou moins lourdes, et donc plus ou moins longues, en fonction de l’âge de l’appareil.
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L’AWACS présent à Toulouse est entré en service il y a 34 ans, le 24 septembre 1991. Le check-up complet, appelé “grande visite”, dure plusieurs mois pour un avion de ce type. Après encore quelques vols d’essai, ce Boeing militarisé devrait quitter la Ville rose fin 2025, début 2026. Un autre Boeing E-3 Sentry s’est, par ailleurs, posé à Toulouse ce 27 octobre. Son escale devrait cependant être beaucoup plus courte. L’appareil est en effet arrivé chez le Toulousain Satys uniquement pour être repeint. L’opération ne devrait donc durer que quelques jours.

Un radar rotatif de 9 m de diamètre
Ces avions de détection et de commandement ont été développés par Boeing sur la base du 707. Mis en service en 1977 au sein de l’US Air Force, le quadriréacteur a été produit à seulement 68 exemplaires pour l’armée américaine, l’OTAN, le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite et la France qui en a commandé quatre exemplaires en 1987. Ils sont tous basés à Avord près de Bourges, sur la base aérienne 702.
Pour mener ses missions de surveillance, l’AWACS est doté d’un grand dôme circulaire de 9 mètres de diamètre fixé au-dessus du fuselage et qui réalise six tours par minute. Ce “rotodôme”, comme il est surnommé, abrite deux antennes : celle du radar primaire permettant de détecter des avions, bateaux et missiles sol-air dans un rayon de 400 kilomètres, et celle de l’interrogateur IFF (Identification Friend or Foe) pour identifier les cibles et distinguer les amis des ennemis. Doté de moyens de communication et de transmission des données récoltées, l’appareil est en liaison directe avec les centres de commandement au sol et les avions amis en vol.
Sur de longues missions, un équipage classique comprend 4 pilotes et 18 opérateurs. Le Boeing E-3 Sentry affiche un rayon d’action de 9 000 km mais il peut être ravitaillé en vol si nécessaire.

