October 18, 2025

Exportations de bovins suspendues, corridas interdites… des mesures inédites face à la dermatose nodulaire, "coup de massue" pour les éleveurs

l’essentiel
Le gouvernement a annoncé vendredi que les exportations de bovins allaient être suspendues pendat 15 jours au moins, en raison de la forte propagation de la dermatose nodulaire contagieuse dans les troupeaux français. Les syndicats de la filière parlent d’un “coup de massue”.

“Coup de massue” pour les éleveurs : face à la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse dans les troupeaux bovins de trois régions françaises, le gouvernement a décidé ce vendredi 17 octobre de suspendre les exportations d’animaux vivants pendant quinze jours, mesure qui a fâché la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA).

Quelles mesures ont été annoncées ?

“Pour 15 jours, nous fermons les marchés à l’export. Il n’y aura pas de sortie d’animaux en dehors du territoire national”, a confirmé la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en déplacement dans le Jura, où trois foyers ont été détectés ces dernières semaines. La ministre avait réuni vendredi un “Parlement du sanitaire” (éleveurs, vétérinaires, spécialistes, autorités…), au cours duquel elle a annoncé un renforcement des contrôles et des restrictions de mouvement des animaux dans les zones réglementées autour des foyers.

Communiqué ud83dudce2 | Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) : Annie Genevard réunit le Parlement du sanitaire et prend des mesures renforcées sur les mouvements de bovins u2935ufe0fhttps://t.co/59mAK3xkZH

— Ministère Agriculture et Souveraineté alimentaire (@Agri_Gouv) October 17, 2025

La vaccination sera “imposée” à ceux qui la refusent et les mouvements illégaux “sanctionnés” (amende ou refus d’indemnités d’abattage), a précisé vendredi la ministre. Les fêtes agricoles avec animaux et corridas sont interdites en France et les marchés à bestiaux dans les régions touchées. L’administration a expliqué lors de la réunion matinale prendre les devants avant une réunion mardi à Bruxelles, qui pourrait aboutir sur une décision encore plus stricte de restriction d’exports pour la France, potentiellement dramatique pour une filière déjà fragile, raconte-t-elle.

Quelles réactions ?

La FNSEA, qui avait jusque-là soutenu toute la stratégie gouvernementale, s’est dit très surprise par la suspension des exportations décidée “sans concertation”. Au moment où le syndicat dominant attendait des assouplissements pour exporter les jeunes bovins vaccinés depuis les zones réglementées, il ne comprend pas l’arrêt total des exportations sur l’ensemble du territoire. “Nous appelons la ministre à revenir sur cette mesure”, a déclaré le président de fédération nationale bovine (FNB) et vice-président du syndicat Patrick Bénézit, qui appelle le gouvernement a plutôt faire respecter sa stratégie précédente.

ud83dudea8 #DNC : décision incompréhensible !

L’interdiction unilatérale de l’État, des exportations de bovins met en péril tout l’élevage français.

La #FNSEA appelle à des solutions de responsabilité : négociation européenne, export d’animaux vaccinés, contrôles renforcés.

PAS à un… pic.twitter.com/WATzkYOHlc

— La FNSEA (@FNSEA) October 17, 2025

Pour la Confédération paysanne et la Coordination rurale, syndicats agricoles qui n’ont eu de cesse de dénoncer l’abattage total systématique et une réglementation “intenable”, notamment pour ceux dont les bovins étaient coincés en altitude, il est “insupportable” d’accuser ainsi les éleveurs. “C’est un coup de massue”, a dénoncé Sylvie Colas, de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole. Le secrétaire national de la Coordination rurale Christian Convers ajoute qu’une réunion doit se tenir au ministère lundi pour discuter notamment de la vaccination et, il l’espère, de la stratégie d’abattage.

Où la maladie a-t-elle été détectée ?

Selon un communiqué du ministère, les foyers recensés dans l’Ain, dans le Rhône, dans le Jura ou dans les Pyrénées-Orientales, alors que l’épicentre de la maladie se situait en Savoie et Haute-Savoie, “résultent probablement” de mouvements “illicites”. En ajoutant le Jura au dernier bilan officiel, près de 2.000 bêtes ont été abattues depuis juin.


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