Le verdict de culpabilité de Cédric Jubillar a mis un point final au procès sous haute tension. L’annonce des 30 ans de réclusion a provoqué l’évanouissement d’un proche de Delphine dans la salle d’assises. La vérité, elle, n’a pas été trouvée.
Dans l’enceinte du tribunal, l’air était lourd, saturé de murmures retenus et de regards fuyants. Depuis la matinée, on attendait la fin. Ce moment que tout le monde redoute et espère à la fois. Dehors, les curieux ont commencé à s’amasser devant le palais de justice après la pause déjeuner. La foule, silencieuse, attend. Les jours de procès ont filé dans le tumulte, les plaidoiries, les confrontations. Mais cet après-midi, tout s’est figé.
À l’intérieur, quand tout le monde a pris place dans la salle d’assises, on sentait que quelque chose allait se briser. Le public parlait à voix basse, les bancs étaient pleins, les visages fermés. On ne regardait plus vraiment l’heure, mais les portes, celles par où allaient revenir les jurés.
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Dans cette attente étouffante, les forces de l’ordre avaient resserré le dispositif. Et fait rare : avant même que le verdict ne soit lu, des membres de la Sécurité civile se sont installés discrètement au fond de la salle. Comme si chacun pressentait que la tension, à son paroxysme, pourrait faire vaciller des corps.
Lorsque la présidente a annoncé le retour du jury vers 15h15 après 6 heures de délibération, l’air s’est épaissi. Les proches de l’infirmière, Delphine Jubillar, disparue une nuit de décembre 2020 se sont redressées, crispées. Les pas des jurés, lourds, ont résonné comme un glas. Les visages disaient déjà tout : ce mélange de fatigue et de gravité, celui des décisions irréversibles.
Un oncle s’est effondré, pris d’un malaise
Et puis ces mots, tombés comme des pierres : “Cédric Jubillar est déclaré coupable et condamné à 30 ans de réclusion criminelle”. Un silence de plomb a suivi. Pas un cri. Pas un mot. Sur le banc des accusés, Cédric Jubillar est resté de marbre, figé dans une posture d’incrédulité froide. Ses avocats, Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, ont encaissé, impassibles.
Derrière eux, dans les rangs de la famille de Delphine, le choc a fendu l’air. Alors que certains membres se sont enlacés, un oncle s’est effondré, pris d’un malaise. Les secours se sont précipités. Quelques minutes plus tard, c’est une cousine, en pleurs, qui a dû être évacuée à son tour, le visage blême, soutenue par des proches.
Dans ce huis clos saturé d’émotion, il n’y avait plus ni colère, ni victoire. Juste la fin d’un long vertige. Pour les proches de Delphine, c’était une délivrance sans apaisement. Pas de triomphe, juste l’épuisement d’une épreuve longue de quatre semaines, et d’un mystère qui persiste : l’absence du corps. “Cette peine, 30 ans, ne nous ramènera jamais le corps, on aura jamais de réponse”, soufflait une des amies de l’infirmière.
Le mystère reste intact
Le reste de la famille et des parties civiles a encaissé le verdict comme les quatre semaines passées du procès. En silence, loin du tumulte médiatique. Tous ont refusé de s’exprimer, allant s’enfermer dans une des salles du palais de justice d’Albi. “C’est un moment important et on a enfin des parties civiles qui ont pu exprimer leurs émotions. C’est un soulagement pour beaucoup d’entre elles”, a déclaré sobrement maître Boguet, avocats des enfants Jubillar.
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À l’extérieur, devant le tribunal, la foule, compacte, attendait les avocats, les mots, les réactions. Les spectateurs, ceux venus dès 5 heures ce matin, y sont allés de leurs commentaires. “À mon avis, la messe était dite bien avant le procès, raconte Marc. Il était condamné déjà dès le départ, ce n’est pas normal.” “Moi je suis très contente du verdict, explique Sarah. Il fallait que justice soit faite pour ses enfants, pour Delphine aussi.”
Une heure après l’annonce du verdict, Cédric Jubillar a quitté le tribunal pour retourner à la prison de Seysses. Toujours sous le regard de nombreux curieux, avec parfois quelques insultes qui ont fusé. Le verdict a mis un point final à quatre semaines d’audience, mais pas à l’histoire. Dans ce dossier, la justice a trouvé une culpabilité, pas la paix. Le mystère reste intact. Une condamnation, oui. Une vérité, pas encore.