Alors que trois listes sont officiellement en lice pour les élections municipales de 2026 à Figeac, la campagne qui n’avait pas encore démarré vient de s’animer brusquement autour de la situation des commerces figeacois. Faut-il s’inquiéter du nombre de rideaux baissés dans le centre-ville ? Une publication de Philippe Landrein a eu le mérite d’ouvrir le débat.
Cheval de bataille du chef de file de l’opposition municipale à Figeac, la défense des commerces du centre-ville s’invite dans la campagne des élections municipales. La situation “inquiétante” dénoncée par Philippe Landrein, qui mène la liste de centre-droit de Figeac Autrement, fait énormément réagir. Dans un message publié sur ses réseaux sociaux ce jeudi, l’ancien président de l’association des commerçants tire la sonnette d’alarme et accompagne ses propos d’une douzaine de photos de magasins fermés ou voués à baisser le rideau comme la boulangerie la Panetière ou encore Cache-Cache. “Quand j’ai fait ce post, je venais d’apprendre le départ imminent de Cache-Cache. C’était un élément d’attractivité du centre-ville. Dans une rue comme la rue Gambetta, avoir 20 à 30 % de magasins vides, ça m’inquiète. Cumulée à cela, l’arrivée possible d’autres enseignes au Couquet comme Grand Frais qui pourrait reprendre le magasin Gifi comme cela a été annoncé, je pense qu’il faut être attentif. Cette installation, qui est seulement une hypothèse, causerait beaucoup de souci aux magasins de bouche du centre-ville”.
Le sujet n’a pas laissé indifférent. Pour preuve : le post de Philippe Landrein a été vu plus de 63 000 fois. Un emballement qui le surprend lui-même. “C’est assez incroyable. Ce post a dépassé tout ce que j’imaginais. Cela veut dire que le sujet avait au moins cet intérêt-là de susciter beaucoup de débats, de commentaires et de partages. L’idée n’est pas de faire de polémique mais je veux que ce soit un vrai sujet de la campagne” insiste-t-il.
“À Figeac, le taux de vacance commerciale est très en-dessous de la moyenne nationale”
Et il n’a pas fallu longtemps à Guillaume Baldy, actuel adjoint au maire et candidat à la tête de la liste d’union de la gauche Figeac Ensemble, pour lui répondre. Chiffres à l’appui, il démontre que l’état des lieux du commerce à Figeac n’a rien d’alarmant. “Il est toujours regrettable de voir une vitrine fermée, mais il faut rester honnête et regarder les faits avant de noircir le tableau, souligne Guillaume Baldy. À Figeac, le taux de vacance commerciale est très en dessous de la moyenne nationale, et notre centre-ville compte deux fois plus de cellules commerciales que la plupart des villes de 10 000 habitants. C’est donc un tissu économique vivant, même s’il traverse comme partout une période difficile. Les difficultés actuelles ne sont pas propres à Figeac, selon l’Insee, le climat des affaires dans le commerce de détail s’est de nouveau dégradé en septembre 2025, avec un indicateur en dessous de sa moyenne longue”. Le candidat de la majorité municipale déplore la méthode employée par le candidat de Figeac Autrement. “En publiant des photos isolées sans remettre les choses en contexte, le candidat d’opposition donne une fois de plus une image injustement négative de notre ville, alors qu’elle reste bien plus dynamique que beaucoup d’autres centres-villes français”.
Patricia Gontier et Pascal Janot du groupe Vivre Figeac – qui viennent de lancer la liste Figeac Citoyenne, Écologique et Sociale – ont aussi pris part au débat. Pour eux, l’enjeu est surtout de mener des actions concrètes pour renforcer l’attractivité du centre-ville. “La collectivité ne peut se contenter de donner une subvention annuelle à l’association des commerçants. Elle a un rôle important à jouer dans la lutte contre la vacance commerciale en identifiant les difficultés du commerce de centre-ville et en accompagnant les initiatives des commerçants”. Plusieurs propositions sont d’ores et déjà avancées : la mise en place d’une instance de concertation coordonnée par la municipalité, la limitation du niveau des loyers, la création d’une pépinière commerciale…
À cinq mois du premier tour des municipales, la campagne ne fait que commencer à Figeac.
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