Une mise à jour des effectifs municipaux à Moissac (Tarn-et-Garonne) suscite un vif débat au conseil municipal le jeudi 16 octobre 2025. La majorité supprime 62 postes non pourvus, une décision dénoncée par l’opposition.
Le conseil municipal de jeudi soir a été marqué par une tension immédiate. Dès la première délibération, portant sur l’instauration d’une indemnité spéciale pour les policiers municipaux, les élus des deux bords politiques se sont affrontés, inaugurant une soirée tendue.
Peu après, la délibération portant suppression de postes permanents – qualifiée « d’un simple toilettage » par le maire Romain Lopez – a provoqué un second débat houleux autour de la gestion des ressources humaines.
Une soixantaine de postes concernés ?
« En raison des besoins de la collectivité, il a été réalisé une mise à jour approfondie du tableau des effectifs. De nombreux postes inscrits ne sont plus occupés, certains depuis plusieurs années, ou ne correspondent plus aux besoins actuels », a précisé Luc Portes, adjoint aux finances de la ville.
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Poursuivant son propos, il a annoncé : « Il est proposé de procéder à la suppression d’un nombre important de postes non pourvus. Aucune suppression ne concerne un agent en poste. » C’est là que le bât blesse pour l’opposition.
Selon la délibération consultée par “La Dépêche du Midi”, 62 postes non pourvus sont concernés. Estelle Hemmami, cheffe de file de « Territoires et Moissac Solidaires », a immédiatement contesté le calendrier : « Pourquoi avoir attendu juste avant les élections pour supprimer 62 postes ? Vous auriez pu le faire régulièrement depuis plusieurs années. Ce chiffre est énorme d’un seul coup. »

Agacée, la candidate déclarée aux municipales de 2026 a conclu son intervention par ces propos : « Cela montre que vous avez une difficulté persistante depuis le début de votre mandat à recruter et à fidéliser les agents municipaux. Nous nous interrogeons donc sur votre politique de ressources humaines. »
« Nous n’avons pas supprimé de postes »
En face, Romain Lopez a répliqué du tac au tac. « Je crois, madame, que vous savez comment fonctionne une mairie », a réagi le maire. Avant de donner les raisons de cette « mise à jour » du tableau des effectifs : « Les effectifs que nous avons aujourd’hui ne peuvent pas être truqués. Ils sont soumis aux conseils municipaux et à disposition de tous, démontrant que nous avons quasiment les mêmes effectifs. »
Le maire a justifié cette « mise à jour » par la réorganisation des services : la volonté politique de créer de nouveaux services (petite enfance, maison France services, renforcement de la police municipale) a un coût sur le budget de 10 millions d’euros, lequel est en partie compensé par la suppression d’anciennes fonctions, comme « des postes de médiateurs sociaux ».
« Ce sont des choix politiques », a justifié l’édile moissagais. « Vous regardez les effectifs : nous n’avons pas supprimé 62 postes en réalité. Nous sommes passés à 160 agents en mairie et ne pouvons pas supprimer les postes puisqu’il ne s’agit pas du secteur privé », a insisté Romain Lopez. Cette clarification n’a toutefois pas convaincu les six élus d’opposition qui ont voté contre la délibération.