L’abattoir de Saint-Céré vient de voir son agrément sanitaire suspendu après plusieurs manquements. Un plan d’action a été lancé pour corriger les défaillances et relancer l’activité. L’enjeu est crucial pour les éleveurs locaux. Explications.
L’annonce est tombée comme un coup de tonnerre. L’abattoir de Saint-Céré a vu son agrément sanitaire suspendu par décision préfectorale. “La suspension nous a été notifiée”, confirme, non sans une certaine émotion, Jean-Claude Fouché, président de la Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne (Cauvaldor). “Nous nous réunirons lundi ou mardi pour faire le point.” L’annonce a été faite dans la journée à la vingtaine de salariés de l’abattoir, par son président, Hervé Garnier.
Face à cette suspension, Cauvaldor a enclenché un plan d’action d’urgence. “Nous mettons en place un plan d’action renforcé : réorganisation interne, rappels de formation, nettoyage approfondi. Cette semaine doit nous permettre d’améliorer l’organisation et d’être prêts pour la reprise”, insiste l’élu, qui espère que la nouvelle fera l’effet d’un “électrochoc positif” au sein de l’équipe.
Une suspension motivée par des non-conformités
“Comme tous les abattoirs en France, celui de Saint-Céré est suivi par les services vétérinaires et par le ministère de l’Agriculture”, précise d’emblée la préfète du Lot, Claire Raulin, qui reconnaît aussi son importance comme dernier abattoir multi-espèces du département. “Et depuis plusieurs années, il y a des difficultés”, précise la haut fonctionnaire. “La force d’intervention nationale des abattoirs, la Fina, est intervenue une première fois en novembre 2023 puis en septembre 2025.” Dans l’intervalle, l’abattoir a été suivi, mais cela n’a pas été suffisant, constate la préfète. “Au printemps, nous avons été dans l’obligation d’enclencher une procédure de mise en demeure, listant des non-conformités liées à la gestion des carcasses, au bien-être animal et à d’autres sujets. Nous avons prolongé son délai en juillet pour l’allonger jusqu’au mois de septembre.”
La deuxième visite de la Fina sera fatale à l’abattoir. Les constats qui y sont faits entraînent la suspension en urgence de l’abattage des porcs. S’ensuivra, peu après, le lundi 6 octobre, la notification d’une intention de suspendre provisoirement l’agrément sanitaire de l’abattoir de Saint-Céré pour l’abattage des animaux de boucherie. Dix jours plus tard, le temps du contradictoire, la décision est confirmée. “Ce vendredi, il n’y aura plus d’abattage et plus de traitement sur site. Cette décision s’explique par la nécessité de remettre à niveau les procédures et les contrôles internes pour garantir la sécurité sanitaire et le bien-être animal”, conclut la préfète.
Un accompagnement et un espoir de reprise
La communauté de communes a déjà transmis un plan d’amélioration. “C’est une collectivité très mobilisée”, reconnaît la préfète, qui attend des précisions sur l’organisation de l’abattoir, l’autocontrôle et la formation du personnel. “S’ils nous fournissent ces éléments et que les conditions sont réunies, nous pourrons envisager une levée provisoire de la suspension.”
Concernant les agriculteurs, la préfète se veut rassurante. “Nous sommes en contact permanent avec la profession agricole, les syndicats et la Chambre d’agriculture. Beaucoup d’abattoirs connaissent ce type de suspension, mettent leurs procédures à niveau et reprennent rapidement leur activité. J’espère qu’il en sera de même ici.” De son côté, Jean-Claude Fouché confirme l’objectif. “Nous faisons tout pour que la fermeture ne dure pas plus de huit jours. Dans tous les cas, nous ferons au plus vite.”