À Rocamadour, l’ascenseur vers les sanctuaires suscite débat : gratuit pour les fauteuils roulants mais pas pour d’autres handicaps. Malgré plus de 2 000 passagers au quotidien, la société qui gère ce service défend sa politique tarifaire face aux critiques sur l’égalité d’accès. Commentaires et réactions.
Longue, très longue file d’attente devant l’ascenseur de la cité de Rocamadour qui mène aux sanctuaires et à la vierge noire. Longue, très longue ascension vers ces mêmes sites en passant par les 216 marches du grand escalier.

Alors, que choisir ? L’escalier est gratuit. L’ascenseur est reposant… et c’est aussi un ascenseur émotionnel puisqu’il s’ouvre sur un lieu sacré. Pour Madeleine et Jean, la question est vite tranchée.
“Nous sommes trop âgés et handicapés, alors pour nous ce sera l’ascenseur, même si nous devons faire la queue. Nous marchons très difficilement. Nous pouvons justifier d’un statut de personnes handicapées grâce auquel on nous accorde quelques privilèges jusqu’aux sanctuaires” souligne Madeleine encore à quelques dizaines de mètres de la caisse.

Une ascension de 50 mètres jusqu’aux sanctuaires pour un tarif de 2,30 €
Cet ascenseur, au milieu de la grande rue commerçante et très passante de la cité, qui fonctionne à plein régime ce vendredi, est géré par la société “Les Ascenseurs de Rocamadour.”
Le gérant, Henri Menot, est aussi responsable de “La bonbonnière de Laurent” et du “Bar de l’ascenseur “encadrant le grand local où les touristes se pressent pour “une ascension de 50 mètres” précise-t-il.
Les tarifs de base sont : 2,30 € un aller simple, 3,30 € un aller-retour, gratuit pour les enfants de moins de 8 ans et les personnes en fauteuil roulant.

Environ 200 passagers par heure dans la cabine
“Notre cabine peut accueillir 25 personnes. Actuellement, ça n’arrête pas ! C’est toujours comme ça quelques jours avant le 15 août et les deux ou trois jours suivants. Nous pouvons compter plusieurs milliers de personnes par jour dans notre ascenseur” estime Henri Menot. À raison d’environ 200 passagers chaque heure, le compteur dépasse facilement les 2 000 visiteurs dans l’ascenseur en ces jours de très forte affluence, comme ce vendredi.

Le gérant défend “un tarif très abordable et la gratuité pour les handicapés en fauteuil roulant”
“Nous venons des Bouches-du-Rhône et nous voulons absolument découvrir Rocamadour” lance un couple ravi de passer enfin à la caisse après la longue attente. Avec un bébé dans une poussette, ils ne pouvaient pas se permettre de prendre l’escalier.

“D’autant plus que pour les enfants en bas âge, la place est gratuite. C’est pratique” disent-ils d’une même voix. Ils trouvent que “la gratuité serait logique pour les personnes à mobilité réduite, sans fauteuil roulant.” Le gérant défend “un tarif très abordable. Et c’est carrément gratuit pour les handicapés qui se déplacent en fauteuil roulant” rassure-t-il.

Des investissements pour améliorer la cabine et la sécurité générale
La société n’a pas prévu de changer sa politique tarifaire. “L’infrastructure générale et la cabine ont beaucoup évolué ces dernières années” ajoute Henri Menot laissant entendre de ce fait que les investissements en matière de sécurité ont un coût et qu’il faut bien pouvoir payer ces aménagements. La gratuité totale n’est pas pour demain.

Ghislaine, en provenance du Jura, le regrette, mais cela ne va pas changer le cours de ses vacances familiales dans le Lot.
“Nous sommes une famille de six personnes dont 2 à mobilité réduite, donc handicapées. Nous n’avons pas de fauteuil roulant, car nos handicaps nous permettent encore de marcher, mais pas assez bien et solidement cependant pour aller jusqu’aux sanctuaires par l’escalier. La réduction est intéressante alors je ne râle pas trop. En plus le guichetier est comme un guide. Il donne de très bons conseils de visites à chaque personne. Il prend le temps de répondre à nos questions. Et une fois dans l’ascenseur, une autre employée nous oriente aussi” se satisfait-elle.
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La société “Les Ascenseurs de Rocamadour” emploie trois salariés. Cette entreprise promet de faire monter les touristes… pas les prix.