October 15, 2025

"Nous demandons l’accès au vaccin" : face à la propagation d’une maladie animale, les agriculteurs montent au créneau

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Alors que deux foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) ont été récemment confirmés en Espagne, les agriculteurs du Gers demandent la mise en place d’une politique sanitaire préventive.

La menace se précise. Au début du mois, des cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) ont été confirmés en Espagne, dans le sud de la Catalogne. Dans le premier, situé à Castelló d’Empúries, 123 bêtes ont été abattues. Pour rappel, la DNC est une maladie animale virale non transmissible à l’être humain qui se propage par les mouvements d’animaux infectés ou via des insectes “vecteurs”.

Face à cette situation, les autorités ont décidé la mise en place d’une zone de surveillance dans le département des Pyrénées-Orientales. 93 communes ont été classées en zone réglementée par la préfecture. “Les mouvements de bovins y sont interdits dans, vers et à partir de cette zone, à des fins d’élevage, le temps d’observer le caractère éventuellement évolutif de la situation sanitaire dans cette zone et en Espagne”, précisent les services de l’État.

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Pour la Confédération paysanne, ces mesures ne sont pas satisfaisantes. “La saison d’estive arrive bientôt à son terme et les montagnes risquent de blanchir sous peu. Les troupeaux ne peuvent prendre leur quartier d’hiver dans les fermes situées, pour la quasi-totalité, dans cette même zone réglementée. Des discussions ont été engagées avec les autorités pour adapter les mesures sanitaires aux contraintes liées à notre système d’élevage transhumant, mais le temps presse, les troupeaux doivent bientôt descendre”, indique le communiqué du syndicat agricole publié cette semaine.

La Confédération paysanne regrette l’absence de vaccination volontaire. “L’incompréhension demeure face à cette impossibilité. Nous contestons la gestion de cette crise sanitaire par les autorités qui appliquent un plan de ‘dépeuplement’ des élevages. Ce sont des territoires, des générations de travail génétique, des vies de paysan.nes qui sont broyées. Ces politiques d’abattages massifs répondent avant tout à des règles économiques : celles de l’exportation.”

“Laisser les gens de terrain gérer des maladies comme celles-là”

S’appuyant sur des rapports scientifiques qui démontrent la possibilité “d’acquérir l’immunité des troupeaux”, le syndicat agricole demande “l’accès au vaccin pour toutes les fermes qui le souhaitent” et la mise en place d’une “véritable politique sanitaire préventive”, construite “avec et au service des paysans”.

Une position partagée par le président de la Chambre d’agriculture du Gers, Lionel Candelon-Bonnemaison. “Il faut arrêter de faire croire aux agriculteurs que c’est une maladie hyper contagieuse, lance-t-il. Il faut laisser les gens de terrain gérer des maladies comme celles-là. Elle est moins virulente que la FCO ou la MHE. Il faut qu’on ait accès aux vaccins, qu’on déclasse la maladie. Il faut qu’on arrête d’avoir comme seule solution dans ce pays de tuer tous les animaux.”

Lionel Candelon-Bonnemaison assure avoir alerté sa ministre de tutelle, Annie Genevard, au sujet de la DNC. “Je n’ai eu aucune réponse”, regrette-t-il, tout en craignant de voir la maladie prendre de l’ampleur. “Si demain on enlève l’élevage gersois, c’est une catastrophe”, conclut-il.

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