October 14, 2025

La Confédération paysanne dénonce un système agricole verrouillé en Aveyron

l’essentiel
Après le rapport de la Cour des comptes, le syndicat réclame plus de pluralisme et de démocratie dans les Chambres d’agriculture.

Manque criant de pluralisme, confusion entre missions publiques et intérêts syndicaux, mode d’élection qui brouille les lignes entre gestion et pouvoir… Après la publication d’un rapport de la Cour des comptes visant une série de dysfonctionnements dans la gouvernance des chambres d’agriculture, la Confédération paysanne de l’Aveyron a décidé de monter au créneau en demandant plus de “pluralisme et de transparence”.

Un pouvoir concentré entre la FDSEA et les JA

“En Aveyron, la FDSEA et les JA n’ont obtenu que 41,6 % des voix aux élections professionnelles de janvier 2025, mais ils occupent 100 % des sièges du bureau pour six ans”, déplore le syndicat. “À quelques-uns, ils verrouillent tout.” À la fois majoritaire et proportionnel, le mode de scrutin actuel favorise la liste arrivée en tête relève le rapport. “Les syndicats minoritaires ne sont que très rarement représentés au sein des bureaux des chambres au détriment du pluralisme, de la transparence du fonctionnement de ces organes de gouvernance des Chambres.”

Pire. Le mode d’élection actuel ne faciliterait pas “la dissociation entre les responsabilités syndicales et la conduite d’un établissement public”, poursuit la Cour des comptes. Le meilleur exemple, “l’adoption fréquente de motions hostiles à la réduction de l’usage des produits phytosanitaires directement inspirées des éléments de langage syndicaux s’opposant à des politiques publiques que les chambres doivent dans le même temps mettre en œuvre”.

“L’État sait, mais se tait”

Un système à bout de souffle de nature à “freiner la transition agricole”, plaide la Confédération paysanne. Au-delà des questions électorales, le syndicat met en cause l’inaction de l’État. “L’État sait, mais se tait, complice de l’agro-industrie”, accuse le syndicat pour qui ce système de cogestion, en place depuis près d’un siècle, ne conduit qu’à une impasse : revenus agricoles en baisse, mal-être paysan, retard écologique et perte de confiance.

Dans ce contexte qui “nourrit colère, défiance” et dérives politiques, le syndicat demande à être entendu. “Nous voulons plus de démocratie et de transparence pour enrayer le déclin du monde paysan. L’avenir de l’agriculture passe par la pluralité des voix et la participation citoyenne, afin de défendre une agriculture paysanne, vivante et au service de tous.”

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