Produire du vin relève toujours d’une alchimie belle mais complexe. Après le travail conjugué de l’homme et de la nature en extérieur vient celui du maître de chai en intérieur. Visite dans le vignoble du Grand Figeac (Lot), sur le site de la Vinadie.
Attentifs à la bonne marche du décuvage, Bernard Lacombe, Jean-Pierre Espeysse et Jean-Paul Cortina ne quittent pas des yeux le marc qui ruisselle de la grande cuve en inox et qu’une vis sans fin propulse vers le pressoir. Il s’agit la dernière partie de la récolte 2025, et ce jus de presse, après plusieurs semaines de maturation et de fermentation servira à « travailler » tous les assemblages des prochaines cuvées. Un peu plus d’un mois après les vendanges, le futur vin est bien à l’abri, soit en cuves soit en fût.
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« Par rapport à 2024, l’année 2025 est bien plus favorable »
Commencées le 9 septembre avec la récolte des raisins blancs : Colombar, Sémillion et Muscadelle, puis Muscat d’Alexandrie, les vendanges se sont poursuivies du 17 au 22 septembre en ce qui concerne les raisins noirs : Malbec, Merlot et Fer-Servadou.
« Par rapport à 2024, l’année 2025 est bien plus favorable, malgré la complexité de la sécheresse que tous les viticulteurs ont connue et subie, explique le chef de culture et de chai Bernard Lacombe. Grâce à quelques jours de pluie, la maturité du raisin a bien progressé avant les vendanges, ce qui a permis de la pousser au maximum et d’avoir une très bonne qualité. Nous aurons ainsi enfin la possibilité de faire nos trois cuvées de blanc, rouge et rosé ».

Trois cuvées dont une première de blanc
Cette cuvée de blanc serait la première à grande échelle de le cave, après un premier essai de 300 bouteilles il y a deux ou trois ans.
« 2025 est pour nous une année positive et bien meilleure que les précédentes, bien qu’un peu chaotique, confirme Jean-Pierre Espeysse, président du directoire de la SCIC La Vinadie. La pluie de mi-août nous a rendu service, et permis d’obtenir la qualité que l’on souhaitait. Au niveau de la récolte, on peut dire : un peu plus de quantité mais plus de qualité. Les vendanges ont été très bien organisées, avec une belle mobilisation des sociétaires toujours très motivés, que ce soit dans la vigne ou à table. L’étalement nous a permis de travailler dans de bonnes conditions ».
Macération et fermentation terminées, l’élevage du vin commence : « Je sais déjà ce que je veux, explique Bernard Lacombe. Je suis un vigneron et je travaille en fonction de ce que je ressens tout au long de l’année. En 41 ans de profession, je ne me souviens pas de deux exercices semblables. Je pense que l’on est parti pour un grand millésime, comme partout en France d’ailleurs. Le vin est en cuve, le grand vin en fût de chêne, on va les travailler en fonction du choix parcellaire, et se reposer jusqu’en mars ou avril, où nous le mettrons en bouteille ».
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