Le marché immobilier castrais réduit l’écart avec son voisin albigeois. Les prix progressent à Castres, portés par la rareté des biens et l’effet A69, tandis qu’Albi recule légèrement. L’équilibre régional se redessine.
Avis aux vendeurs et acheteurs : le marché immobilier castrais chasse son voisin albigeois. D’après les derniers chiffres fournis par les notaires, un constat s’impose : le prix médian à Castres sur les maisons connaît une légère hausse (147 000 €, + 1,4 %) tandis que celui du m² des appartements s’envole (+ 10,9 %). À Albi, les voyants sont au rouge : sur les appartements anciens, où le prix au m² médian baisse (2 230 €, – 1,4 %) et sur les maisons anciennes, dont le prix médian tombe à 188 000 € (–2,6 %). Une tendance qui se confirme depuis quelques années.
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Quand beaucoup ne jurent que par l’effet autoroute, oui, il y a un peu de ça, mais pas seulement. “Sans surprise, l’arrivée de l’A69 sera positive pour Castres”, confirme Antoine Fabre, premier vice-président de la Chambre des notaires du Tarn. “Le marché castrais se rapproche du marché albigeois. Il n’y a pas à rougir ! Les prix s’envolent à Castres : c’est le moment d’investir, d’autant qu’ils ne devraient pas ralentir.” Selon lui, “le permis de louer commence à porter ses fruits dans la sous-préfecture”, apportant “sérénité pour le locataire et confiance pour l’acheteur”.
Après une année 2024 marquée par l’attentisme, les professionnels de terrain partagent ce constat de redressement. Corine Bertrand, gérante de Pacfa Immobilier, parle d’”une réelle amélioration de l’activité en 2025″. “Les échanges reprennent, les prix se sont stabilisés. Les biens qui se vendent sont ceux affichés au bon prix.” Une condition sine qua non dans un contexte politique encore incertain, mais où “la confiance n’a pas disparu”.
“Nous ne somme qu’au début du cycle”
Même son de cloche pour Yannick Pierre, directeur de Loge & Vous, qui note que “les prix se sont stabilisés en 2025, avec une légère hausse par rapport à 2024”. À ses yeux, Castres n’a pas encore atteint son pic : “Nous ne sommes qu’au début d’un cycle. Le sud du Tarn attire de plus en plus, et cette tendance devrait se confirmer.”
Sur le terrain, les agences confirment un marché resserré. Steve Fiset, directeur de Century 21, observe “une hausse douce” qui vient “équilibrer la baisse subie précédemment”. Une évolution alimentée par la raréfaction des biens disponibles : “Moins de vendeurs, cela fait monter les prix de l’ancien, d’autant que le neuf reste peu abordable.” Pour lui, acheter à Castres reste “une bonne opportunité, que ce soit pour une résidence principale ou un investissement”. Et de regretter : “Les Castrais ont parfois moins confiance dans leur propre marché que les acheteurs venus de l’extérieur.”
“Castres se rapproche sur la qualité de vie, l’attractivité résidentielle et les rendements locatifs”
Le rapprochement entre Castres et Albi est bien amorcé, mais pas encore consommé. “Le marché castrais connaît une dynamique positive, avec une progression sensible des prix, notamment sur les biens bien situés et rénovés”, tempère Claire Canac, directrice d’Orpi. “Mais parler d’envolée est un peu excessif. On observe une montée mesurée, de + 1 à + 3 % sur l’année.”
La comparaison avec Albi reste toutefois flatteuse : “Castres se rapproche sur la qualité de vie, l’attractivité résidentielle et les rendements locatifs”, poursuit-elle. Reste à combler le retard en matière de rayonnement patrimonial et universitaire. Mais pour l’heure, l’avantage est du côté castrais : des prix encore accessibles, une demande soutenue et une confiance retrouvée.
Au final, Castres n’a peut-être pas encore dépassé Albi, mais elle joue désormais dans la même cour.