Avec de plus en plus de feuilles de match à son actif, le jeune pilier gauche (22 ans) des “rouge et noir” est en train d’éclore au plus haut niveau dans les pas de Cyril Baille, son modèle. Découverte d’un produit 100 % toulousain avant la réception de Bordeaux-Bègles, dimanche 12 octobre (21h05), à Ernest-wallon.
Initiales BB. Comme Initials BB. Cet album de 1968 de Serge Gainsbourg inspiré du surnom de Brigitte Bardot. Voilà pour les nostalgiques de ces deux immenses artistes. Pour rester dans le cadre du rugby et du milieu de nos années 2020, ce sera initiales BB. Comme Benjamin Bertrand. Et Bombe. La nouvelle bombe est issue de la formation toulousaine.
Depuis l’école de rugby. Soit un Stadiste 100 % qui a fait toutes les catégories jeunes depuis l’âge de 6 ans. L’homme d’un seul club jusque-là même s’il a fait deux saisons de double licence à Blagnac et Castanet.
La belle histoire a débuté un jour de détection au Stade Toulousain : “Auparavant, j’avais fait 15 minutes de football. J’avais regardé mon père et je lui avais dit : bon, c’est long. Et en fait, il y a un collègue à lui qui lui a dit qu’il y avait des détections au stade. On y est allé sans grande prétention. Mais l’information n’avait pas été relayée comme elle l’est maintenant. Personne n’était au courant. Donc en fait, on était 12 enfants et les 12 ont été pris. J’ai commencé le rugby comme ça. C’était au Stade mais cela aurait pu être à Balma ou Quint-Fonsegrives.”
L’histoire en rouge et noir était donc en marche. Mais elle ne s’est pas toujours écrite au poste de pilier : “Quand j’étais plus jeune je jouais centre jusqu’à mes 12-13 ans je pense, et, après, disons que j’ai un peu abusé sur la cantine, donc ils ont préféré me mettre dans la cage.” Et nous tenons là une partie de l’explication sur ses bonnes mains et sa capacité à bien figurer dans la ligne de trois-quarts même si son humilité l’invite surtout à parler d’une marque de fabrique rouge et noire : “Les bonnes mains, c’est vraiment dû à la formation du Stade depuis que je suis tout jeune. On nous apprend les offload, comment jouer un duel, etc. Alors, il y a aussi du combat et de l’agressivité. Mais en tout cas, beaucoup de jeunes du Stade qui sont de mon année manient un ballon avec énormément de précision.” On ressent toutefois que le jeune pilier se régale dans ce jeu : “Sincèrement, j’adore ça. J’adore attaquer, j’adore avoir le ballon dans les mains. Et c’était l’un de mes points forts et aussi mon plus grand point faible jusqu’à il y a deux-trois ans. J’avais beau comme on me dit avoir des mains mais en fait j’avais du mal à faire des rucks et à faire mon rôle de pilier.”
On en arrive à l’évidence. Pilier, c’est avant tout la mêlée. Il le sait : “Un pilier est là pour tenir ses mêlées, faire des mauls, faire des rucks. Les coachs appellent ça le 15 sur 20. Après, on peut chercher le 18, le 19 si j’arrive à faire une petite chistera, une percée, un appui. Mais ce qu’on veut d’abord, c’est la mêlée, les rucks.”
Alors qu’il est en train d’éclore au plus haut niveau, le jeune pilier consent bien évidemment une marge de progression : “C’est surtout au niveau physique et du déplacement à savoir me remettre en jeu et le jeu sans ballon. Du coup, tout passe par une perte de poids.” Il pointe actuellement à 128kg pour 1m80 et s’est fixé comme objectif une perte de poids de 4 à 5 kilos.
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Initiales BB on l’a dit. Avec un B comme Baille également. Le Boss incontestable de ces dix dernières années au poste de pilier gauche. Un joueur qu’il qualifie de “grand frère”. Quand j’avais 12-13 ans, il m’avait apporté des affaires d’entraînement, des tee-shirts et des maillots. C’est un grand frère. Ce n’est même pas juste un joueur que j’admire, c’est un joueur qui m’amène. Il veut que je réussisse, il veut que je lui succède entre guillemets, parce qu’on ne peut pas appeler ça une succession. Mais voilà, il veut m’amener loin. Donc ça, c’est super cool. Avoir un mec de sa trempe encourager un jeune comme ça, franchement, c’est énorme.”