October 7, 2025

"Les motards de la police ont eu peur pour leurs vies" : un jeune homme condamné pour une folle course-poursuite de 32 kilomètres

l’essentiel
Le prévenu de 20 ans a été jugé devant le tribunal judiciaire d’Agen, lundi 6 octobre.

Pendant 25 minutes, sur une distance de 32 kilomètres, le jeune homme au volant de sa BMW a coûte que coûte tenté de se soustraire au contrôle d’un duo de motards de la Compagnie Républicaine de Sécurité de Cenon, lequel avait repéré un véhicule dont les feux arrière étaient dysfonctionnels… Quitte à enchaîner les manœuvres dangereuses et contraindre les autres automobilistes à côtoyer le bas-côté, afin d’éviter toute collision avec le véhicule arrivant à pleine vitesse. Pour ce refus d’obtempérer commis le 3 octobre 2025 à Colayrac-Saint-Cirq et ses alentours, ainsi que pour avoir circulé, ce même jour, en l’absence de son permis de conduire et de l’assurance de sa voiture, un Livradais de 20 ans comparaissait devant le tribunal judiciaire d’Agen lundi 6 octobre.

“Le conducteur ne s’arrête pas, franchit les lignes blanches, les feux rouges, les cédez le passage, double tous les autres usagers, traverse le petit village de Fourtic à 100 km/h. Les motards affirment avoir eu plusieurs fois peur pour leurs vies”, développe la présidente du tribunal.

Freinage brutal mettant les policiers en danger

“J’ai eu peur. Je n’ai pas réfléchi. J’aurais dû m’arrêter immédiatement”, admet le mis en cause, assurant qu’il était en revanche bel et bien titulaire, depuis peu, du permis de conduire dont il n’avait pas encore reçu le document officiel. “Si vous pensez que vous êtes autorisé à conduire, que votre véhicule est assuré, dans ce cas, pourquoi chercher à échapper à ce contrôle ? Cela pourrait-il avoir un lien avec une certaine quantité de cuivre retrouvée dans le coffre de votre véhicule ?”, rebondit la présidente de l’audience.

Lors de cette course-poursuite, le conducteur aurait effectué un freinage brutal mettant une nouvelle fois en péril la sécurité des motards à sa poursuite, lorsqu’un barrage de herses, disposé par les agents de la Brigade Anti Criminalité (BAC) d’Agen, a entraîné la crevaison des pneus de sa voiture. Le jeune homme a ainsi pu être rapidement intercepté. “Cette manœuvre est celle qui nous a le plus surpris, et mis en danger. C’était un coup de frein énergique, qui m’a demandé de mettre énormément de puissance dans la moto pour m’arrêter”, témoigne l’une des victimes.

Peine avec sursis

Leur conseil, Maître Grégory Hania, défie l’argument du prévenu selon lequel le véhicule aurait, sans son intervention, ralenti de manière inexpliquée. “C’est une vieille BMW, je ne vois pas comment elle aurait pu freiner seule. Les traces que nous observons sur le sol sont longues et continues : elles sont le témoignage d’un freinage puissant, qui a fait glisser le véhicule”, plaide l’avocat.

Face à des explications “que l’on peine à comprendre”, Emmanuel Ferrand, représentant du ministère public, avait requis 18 mois d’emprisonnement dont 12 avec sursis ; avec une peine ferme pouvant être aménagée sous la forme d’une détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE). Le Livradais a été relaxé du chef de conduite sans permis, mais s’est vu infliger une amende de 600 euros pour le défaut d’assurance. Il a écopé de 18 mois de prison entièrement assortis du sursis, de l’annulation de son permis de conduire – si celui-ci est réel – et de l’interdiction de repasser l’examen pendant un an. Les deux policiers seront indemnisés à hauteur de 800 euros au titre du préjudice moral subi.

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