Parmi la centaine de constructeurs représentés par plus de 1 000 voitures au Classic Festival de Nogaro, dont certaines très anciennes, Alpine, alerte septuagénaire, est distinguée en présence d’invités glorieux : les anciens pilotes Ragnotti, Darniche et Andruet. La fête se poursuit ce dimanche 5 octobre sur et autour du circuit Paul-Armagnac
Jean Ragnotti définit ainsi sa carrière : “J’ai été un bon négociateur de virages”. Bernard Darniche et Jean-Claude Andruet peuvent en dire autant. Eux aussi, des virages, ils en ont “négocié” sur route et sur circuit tout au long de leur brillante carrière.
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Invités d’honneur de ce Classic Festival, ces as du volant ont, à l’instar de beaucoup d’autres champions, fait briller la marque Alpine, qui fête ses 70 ans. Bien présentes dans leur diversité sur le circuit de Nogaro, les Alpine délient les langues. “Avec cette marque créée à Dieppe par Jean Rondelet et qui doit beaucoup aussi à Renault Sport, l’automobile française est venue rouler sur les plates-bandes de Porsche, de Ferrari et d’autres grandes marques étrangères, elles aussi routières et sportives à l’époque”, soutient José. “J’ai le souvenir du titre de championne du monde des rallyes gagné en 1973 et de la victoire aux 24 Heures du Mans en 1978”, ajoute Hervé avant de demander au trio des invités d’honneur de lui dédicacer une coupure de presse relatant cette victoire.
Des dédicaces et des selfies, Ragnotti, Darniche et Andruet en additionnent pour le plus grand plaisir des “Alpinistes”. Parmi eux, Ludovic, heureux dans sa combinaison de pilote couleur bleue Alpine. Claire, venue d’Agen, en attente d’un autographe et d’une photo avec les Mousquetaires d’Alpine, a fait main basse “sur tout un tas de revues qui racontent l’histoire de la marque et ses succès. On verra bien ce qu’elles nous apprendront, mais je suis sûre de faire plaisir à mon petit-fils qui possède une A110 de 1976. Il est militaire, absent aujourd’hui, mais il m’a missionné : puisque tu vas à Nogaro, pense à ma passion pour Alpine !”.
Nouvelle embellie après la faillite
Un temps en faillite, la marque est repartie de plus belle. “Elle vient même de briller en endurance au Japon et la saison prochaine, elle va intégrer le championnat de France FFSA/GT4”, souligne Patrick, qui se promet d’être présent aux Coupes de Pâques à Nogaro pour ce “baptême”.
Parmi la centaine de constructeurs du siècle passé représentés sur ce “musée automobile à ciel ouvert” qu’est le Classic Festival, peu nombreux sont ceux qui ont résisté à la concentration et uniformisation de l’industrie automobile. Alpine en fait partie. Soixante-dix ans, ça se fête, ça s’arrose même, comme ce fut le cas ce samedi sous le crachin. Mais l’enthousiasme des fans ne fut pas douché pour autant.
Autour des voitures conçues et construites par Claude Fior, ce couple nogarolien exprimait son émotion : “La disparition de Claude à 46 ans, quelle perte ! Il employait une quarantaine de personnes, et qui sait ce qu’il aurait encore inventé, lui tellement inventif, qui, il y a 25 ans, avançait déjà sur la question de la mobilité électrique”.
À la bourse d’échange, Cloé et Antoine arboraient un large sourire : “Nous venons de trouver, pour moins de 500 euros, plusieurs pièces et accessoires nécessaires pour préparer la Renault 4L avec laquelle nous allons participer au 4L Trophy au Maroc”. De son côté, Roland, venu de Condom, se satisfaisait de deux phares de 2CV. “Avec mon neveu, on en restaure une sortie d’une grange familiale”. Du bonheur aussi pour Serge et Dany : “On vient de dénicher un autoradio en bon état de marche, comme il ne s’en fabrique plus. On va l’installer sur notre Alpine A110 de 1987, qui nous promène chaque week-end depuis 14 ans”.