Le drapeau palestinien hissé sur la façade de l’hôtel de ville de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, le 20 septembre 2025. CAROLINE PAUX / HANS LUCAS VIA AFP
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Pas de drapeaux palestiniens sur les frontons des mairies. C’est la consigne donnée vendredi 19 septembre par le ministre de l’Intérieur démissionnaire alors que plusieurs mairies ont prévu d’afficher leur soutien avec la Palestine lundi, jour de la reconnaissance officielle par la France d’un Etat Palestinien par Emmanuel Macron. Bruno Retailleau a demandé aux préfets de s’opposer aux étendards hissés sur les hôtels de ville en saisissant la justice administrative. « L’Etat non seulement ne demande pas le pavoisement, mais demande le non-pavoisement », a insisté le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Hugues Moutouh. Et dès samedi 20 septembre, les premières décisions sont tombées.
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La justice ordonne de décrocher le drapeau à Malakoff
Dans les Hauts-de-Seine, la ville de Malakoff a été enjointe par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise à retirer de son fronton le drapeau palestinien, hissé en amont de la reconnaissance de la Palestine. La veille, le préfet des Hauts de Seine avait en effet saisi le tribunal administratif pour exiger le retrait du drapeau. La mairie communiste avait alors dénoncé « un coup de force préfectoral contre la libre administration des communes ».
Dans sa décision, consultée par l’AFP, le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise a considéré que pavoiser le parvis de l’hôtel de ville d’un drapeau palestinien était contraire au principe de la neutralité des services publics et a donc enjoint à la commune de procéder à son retrait immédiat.
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Contactée par l’AFP, la maire communiste de Malakoff Jacqueline Belhomme a déclaré qu’elle ne souhaitait ni interjeter appel ni retirer le drapeau. « Le préfet a appliqué à la lettre les consignes du ministère de l’Intérieur, mais c’est un coup d’épée dans l’eau », a-t-elle commenté, ajoutant que le drapeau sera retiré mardi « comme prévu ».
Effet dissuasif à Mauléon-Licharre dans les Pyrénées-Atlantiques
Dans les Pyrénées-Atlantiques, le maire communiste de Mauléon-Licharre (3 000 habitants), qui avait affiché un drapeau palestinien dès vendredi, l’a retiré samedi après saisine de la justice administrative par le préfet du département dans le cadre d’un référé.
« J’ai coupé les deux ficelles ce (samedi) matin et le drapeau est maintenant dans mon bureau. C’est une atteinte à ma liberté de penser », a déclaré Louis Labadot à la radio Ici Pays Basque. « Il paraît pourtant que la France est le pays des droits de l’Homme. Je ne comprends pas cette décision. Le drapeau israélien est resté pendant 27 jours au fronton de la mairie de Nice et personne n’a rien dit ! », a-t-il poursuivi.
Interdiction de hisser le drapeau à Bezons
Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a aussi suspendu la décision de la mairie de Bezons (Val d’Oise) d’apposer un drapeau palestinien sur le fronton de son hôtel de ville, avant même qu’il ne soit hissé, se fondant sur un communiqué de la maire de cette commune
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Deux drapeaux devant la mairie de Lille
A Lille, jumelée depuis 1998 avec la ville cisjordanienne de Naplouse, deux drapeaux palestiniens ont été hissés devant la mairie, aux côtés de deux drapeaux français et d’un drapeau européen, a constaté l’AFP vendredi.
Deux panneaux ont été installés sur la façade, dont l’un avec écrit : « Cessez-le-feu immédiat à Gaza ; Libération des otages ; Respect du droit international ; Reconnaissance de l’Etat de Palestine ».