US President Donald Trump speaks to reporters after signing executive orders in the Oval Office of the White House in Washington, DC on September 5, 2025. (Photo by Mandel NGAN / AFP) MANDEL NGAN / AFP
Donald Trump promet de « descendre » les avions militaires vénézuéliens qui menaceraient les forces américaines, alors que l’hostilité entre les deux pays s’est récemment exacerbée dans les Caraïbes. Le point sur cette escalade diplomatique.
Les menaces de Trump
Si des avions militaires vénézuéliens mettent l’armée américaine « dans une position dangereuse, ils seront descendus », a lancé le président américain devant des journalistes à la Maison-Blanche vendredi 5 septembre.
Le ministère américain de la Défense, que Donald Trump vient de rebaptiser en « ministère de la Guerre », avait dénoncé jeudi le survol d’un de ses navires de guerre par des avions militaires vénézuéliens dans les eaux internationales. Parlant de « geste hautement provocateur », le Pentagone a mis en garde contre toute escalade.
La menace de Donald Trump survient le jour où Washington a annoncé renforcer sa présence militaire dans les Caraïbes pour lutter contre les cartels de la drogue, avec l’envoi de dix avions de combat furtifs F-35 à Porto Rico, territoire rattaché aux Etats-Unis. Ce déploiement s’ajoute à celui, récent, de navires de guerre dans la région. Les sept bâtiments américains présents dans les Caraïbes, ainsi qu’un autre dans l’est du Pacifique, participent actuellement à la lutte contre le narcotrafic en Amérique latine, selon une responsable du ministère de la Défense qui a requis l’anonymat.
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Une frappe américaine tue 11 « narcoterroristes »
Cette semaine, Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis avaient frappé mardi 2 septembre un « bateau transportant de la drogue », tuant 11 « narcoterroristes ». Il les a présentés comme des membres du Tren de Aragua, un cartel vénézuélien implanté dans plusieurs pays et classé comme organisation terroriste par Donald Trump.
Le proche conseiller de Donald Trump Stephen Miller a, lui, déclaré vendredi que le Venezuela n’était pas dirigé par un gouvernement mais par une « structure de narcotrafic », avec le président vénézuélien Nicolas Maduro en « chef de cartel ». Ce dernier a toujours nié tout lien avec le narcotrafic, bien que deux neveux de son épouse aient été condamnés à New York pour trafic de cocaïne.
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Les Etats-Unis ont clairement opté pour la manière forte dans leur lutte contre le narcotrafic venant d’Amérique latine, choisissant de militariser leurs opérations : un vrai changement de doctrine. Selon Gustavo Flores-Macias, professeur à l’Université du Maryland, le fait de recourir à une frappe militaire au lieu d’une traditionnelle opération de police, mardi, n’a pas seulement pour objectif de « décourager les trafiquants de drogue » mais constitue aussi « une démonstration de force pour montrer au gouvernement de Nicolas Maduro que les Etats-Unis n’écartent pas une action militaire au Venezuela ».
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Maduro prône le dialogue
Après avoir promis ces derniers jours la « lutte armée » face à la « menace » de la présence américaine dans les Caraïbes, le président vénézuélien Nicolas Maduro a subitement fait volte-face vendredi, estimant qu’« aucun des différends » avec les Etats-Unis « ne justifie un conflit militaire ». « Le Venezuela a toujours été disposé à discuter, à dialoguer, mais nous exigeons du respect », a-t-il ajouté lors d’une déclaration diffusée à la radio et la télévision, rejetant une nouvelle fois les accusations du gouvernement Trump sur son implication supposée dans le narcotrafic international.
Avant d’adoucir le ton, le président vénézuélien n’a cessé de se dire prêt à la « lutte armée pour la défense du territoire national », évoquant même le risque d’un débarquement américain et d’un objectif de « changement de régime », bien que les Etats-Unis n’aient jamais menacé ouvertement d’envahir son pays.
En fonction depuis 12 ans après une réélection en 2024 marquée par des soupçons de fraude, Nicolas Maduro est considéré par le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio comme un « fugitif recherché par la justice » aux Etats-Unis, qui ont d’ailleurs mis sa tête à prix.