Quatre enfants ont été menacés avec une arme de poing jeudi matin à Toulouse, alors qu’ils se rendaient au collège. Quelques instants plus tard, un autre passant a été pris pour cible. Les suspects, interpellés après une rapide mobilisation des forces de l’ordre, sont soupçonnés d’avoir agi sous l’effet de stupéfiants.
Ce traumatisme pourrait durablement marquer les collégiens. Alors qu’ils se rendaient en classe, quatre enfants ont été menacés avec une arme à feu en pleine rue. L’une des victimes aurait même eu le canon posé sur le front. La brigade anticriminalité de la rive droite a appréhendé quatre individus. Les gardes à vue sont en cours.
Les faits se sont déroulés ce jeudi vers 8 heures du matin, dans le secteur de Bellefontaine à Toulouse. Comme à leur habitude, des adolescents quittaient leur domicile pour rejoindre le collège Jean et Jeanne Philippe. Sur le trajet, une mystérieuse Renault Clio noire les dépasse, puis s’arrête brusquement. Des individus, visiblement désorientés ou sous l’emprise de substances, sortent du véhicule en brandissant des armes. Quatre enfants de 11 ans à 14 ans se retrouvent successivement sous la menace directe d’un pistolet noir. Le plus jeune a même le canon posé sur le front. Une scène d’une extrême violence qui se prolonge par les paroles. Les insultes fusent, la peur se propage instantanément. Tout le monde est figé. Selon les victimes, au moins un des agresseurs aurait ri avant de repartir sans un mot. Un autre aurait lâché : “nous sommes les boss du cartel de Bellefontaine.” La plus jeune victime a trouvé refuge auprès d’un enseignant, il serait effondré.
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Peu de temps après, un second incident se produit. Cette fois, la cible est plus âgée : un client d’un bureau de tabac du quartier. Le mode opératoire est similaire. Au moins deux personnes le mettent en joue et lui ordonnent de donner sa sacoche, mais la victime parvient à s’échapper.
Course-poursuite à pied
Face à cette série d’agressions violentes et gratuites, la police nationale est rapidement alertée. En l’espace de quelques minutes, plusieurs appels inquiets de riverains affluent. Les forces de l’ordre se mobilisent. La Renault Clio noire est rapidement localisée dans le quartier de Bagatelle par les forces de l’ordre. Le conducteur est arrêté puis menotté. Testé positif à la cocaïne, l’automobiliste paraît également en état d’ivresse. Les autres occupants avaient déjà quitté les lieux, mais les policiers les repèrent un peu plus loin, dans un parc à la Faourette. Après une course-poursuite à pied, les trois autres suspects sont interpellés. Le plus âgé aurait seulement 25 ans.
L’enquête progresse rapidement. Au cours de l’opération, deux armes de poing sont retrouvées cachées sous une voiture. Depuis le début des auditions, les auteurs présumés, défendus notamment par Me Guillaume Leguevaques et Johana Abraham, se montreraient très évasifs.
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Le parquet de Toulouse a ouvert des investigations pour extorsion aggravée et menaces avec arme. Parallèlement, la police scientifique a récupéré les deux 9 mm, espérant faire le lien avec des crimes récents commis dans la ville. Il y a un mois, par exemple, un habitant de Bellefontaine a été tué par balles. Au cours de l’été, plusieurs fusillades mortelles ont eu lieu dans les quartiers où une guerre de territoire semble avoir repris entre trafiquants de drogue. À chaque fois, les munitions, généralement uniques selon les armes, laissent une signature. La principale difficulté pour les experts est d’identifier des correspondances. Un travail fastidieux qui devrait prendre plusieurs semaines.
D’ici là, trois des quatre mis en cause pourraient être mis en examen, le quatrième visiblement innocenté, a été relâché.
Dans ce contexte tendu, l’atmosphère à Bellefontaine ne plaide pas en leur faveur. Depuis deux semaines, plusieurs résidents du chemin Le Tintoret ont signalé des troubles à l’ordre public. Selon des témoignages recueillis sur place, des jeunes s’en prendraient régulièrement aux riverains pour éviter les va-et-vient, et certains auraient été menaçants… Aucun nom n’a été dévoilé, mais les agissements récents des suspects vont nécessairement être examinés de près.