Impacté par des travaux de voirie à Vic-Fezensac, le patron d’un petit restaurant accuse une chute importante de son chiffre d’affaires. La baisse de clientèle fragilise l’établissement qui pourrait ne pas y survivre, craint le restaurateur.
Il suffit parfois de quelques obstacles extérieurs pour fragiliser une petite entreprise pourtant florissante.
C’est ce que dénonce aujourd’hui Quentin Ferez, 32 ans, et patron du restaurant Lo Potz à Vic-Fezensac. En 2021, le local de l’ancienne bodéga “La Casablanca” devient “Lo Potz”, “le puits” en patois aveyronnais. Ouvert par Jérôme Gibrac, c’est il y a 9 mois que son salarié Quentin Ferez reprend l’affaire.
À lire aussi :
“Les habitués se perdent”, “moins 50 % de chiffre d’affaires” : un restaurant asphyxié par un chantier dans ce quartier de Toulouse
“Et ça marche, la clientèle est au rendez-vous. On fait de la cuisine locale, avec des producteurs du coin. On a une note de 4,9 sur 5, avec plus de 300 avis”, se targue le patron.
L’établissement a même été sélectionné pour la saison 2 de l’émission La meilleure cuisine régionale sur M6, qui élit “le meilleur restaurant de chaque territoire, en partageant les savoir-faire et les secrets qui se transmettent de génération en génération”.
50 % de chiffre d’affaires en moins
Depuis deux mois et demi, Quentin et son restaurant traversent une période difficile. La raison ? Des travaux entrepris par la municipalité au début de l’été, et qui plombent la fréquentation de l’établissement, dénonce le restaurateur.
“Je sors de deux mois de travaux sur la route d’Eauze, qui donne sur l’arrière du restaurant. C’était assez pénible, les camions ont défoncé deux fois l’enseigne publicitaire du restaurant. Et pour les livraisons, c’était très gênant, mais je m’en sortais encore”, raconte le trentenaire.
Désormais, les travaux sur la place Crespin bloquent l’accès piéton reliant le centre de la commune à son établissement. C’est là que le bât blesse.

“J’ai une perte d’activité considérable, de plus de 50 % depuis deux semaines. Même les habitués, des Vicois, ne viennent plus à cause de cela”.
Le patron fait les comptes. “Sur la semaine qui vient de passer, la deuxième des travaux place Crespin, j’ai fait 45 couverts, pour un chiffre d’affaires de 1900 €. Quand d’habitude je fais entre 100 et 120 couverts par semaine, pour 4 000 à 5 000 € de CA. Avec un loyer à 1 500 €, je ne m’en sors pas. Deux mois comme cela et c’est la clé sous la porte”, s’alarme-t-il.
Le trentenaire a sollicité une audience auprès de la mairie, mais attendait toujours une réponse lundi 15 septembre au matin.
“Travaux indispensables”
Contactée, la maire de Vic-Fezensac, Barbara Neto, a exprimé sa compréhension totale face aux désagréments rencontrés par le restaurateur, et explique avoir prévu de le rencontrer prochainement pour trouver une solution. “Des travaux, bien qu’indispensables pour la modernisation des infrastructures, génèrent toujours des désagréments importants pour les commerçants”, admet-elle.
Elle a souligné que les travaux avaient été planifiés durant une période traditionnellement plus calme, entre septembre et novembre, afin de limiter les effets sur l’activité commerciale. Cependant, la maire reconnaît que la fermeture partielle de certains accès a créé des obstacles supplémentaires.
Barbara Neto a annoncé qu’elle allait, comme c’était prévu, prendre contact directement avec le restaurateur pour trouver des solutions. “Mon objectif n’est absolument pas de nuire aux commerces locaux, mais bien de les soutenir en minimisant les impacts de ces travaux”, a-t-elle insisté. La maire a indiqué qu’une communication renforcée pourrait, par exemple, être mise en place pour signaler les itinéraires d’accès.
Les travaux sur voie publique peuvent donner lieu à une indemnisation des commerçants, soit par voie amiable, soit par voie contentieuse. Il n’existe pas de règle précise en la matière mais cette indemnisation peut être sollicitée si le préjudice présente un “caractère spécial et anormal” (d’après la jurisprudence).
“Je vais voir ce que je peux faire et si je dois en arriver là. Ma trésorerie est limitée et je refuse de devoir contracter un crédit pour survivre”, redoute Quentin Ferez.