Kash Patel, directeur du FBI, écoute Beau Mason, chef de la sécurité publique de l’Utah, pendant la conférence de presse qui a suivi la mort de Charlie Kirk. MICHAEL CIAGLO / GETTY IMAGES VIA AFP
Le patron du FBI sur le gril des sénateurs américains. Auditionné par le Congrès dès ce mardi 16 septembre à partir de 15 heures, Kash Patel va devoir s’expliquer à propos des controverses qui l’entourent depuis sa nomination à la tête de l’agence, le 20 février 2025. Au cours de cette audition, prévue depuis le 9 septembre 2025, Kash Patel n’échappera pas aux questions sur sa gestion de l’enquête sur la mort de Charlie Kirk.
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Ce passage devant la commission judiciaire du Sénat sonne comme une séance de rattrapage, pour celui considéré comme « dangereusement inapte à diriger le FBI », selon les dires de l’avocat américain Glenn Kirschner, commentateur chevronné de l’actualité judiciaire américaine. Kash Patel s’exprimera également devant la Chambre des Représentants mercredi.
Un proche de Trump
Proche du président des Etats-Unis, déjà présent dans la première administration Trump (2017-2021) au sein de plusieurs postes à responsabilité, défenseur des émeutiers du Capitole, soutien du mouvement complotiste d’extrême droite QAnon… Kash Patel n’est directeur du FBI que depuis sept mois – pour un mandat de dix ans –, mais sa côte d’impopularité a déjà grimpé.
Son allégeance à Donald Trump ne manque pas de faire réagir les démocrates, ses principaux détracteurs. Le sénateur Dick Durbin avait notamment déclaré que l’élection de Kash Patel était une « catastrophe politique », en expliquant que l’homme de 45 ans était « politiquement extrême ». Si Kash Patel avait promis, à son arrivée à la tête de l’agence, la transparence et un FBI « responsable et engagé en faveur de la justice », il fait désormais face à un flot de critiques. Et en particulier depuis l’enquête sur la mort de Charlie Kirk.
Des erreurs de communication
Une chasse à l’homme a suivi l’assassinat du militant conservateur Charlie Kirk, mercredi dernier. Mais très rapidement, l’enquête pour retrouver le meurtrier s’est enrayée notamment à cause de mauvaises transmissions en interne. Après une première interpellation, Kash Patel avait fanfaronné assurant que l’auteur présumé de ce « meurtre atroce » était sous les verrous… avant de devoir rétropédaler. Un message éloigné des habitudes du FBI, qui communique d’habitude de manière millimétrée.
Il n’a pour autant pas regretté cette annonce prématurée, se considérant comme le directeur le plus « transparent » de l’histoire du FBI, a précisé l’AFP. Kash Patel a toutefois reconnu qu’il aurait « pu mieux formuler cela dans le feu de l’action. »
Le lendemain de l’assassinat de Charlie Kirk, dans une réunion convoquée en urgence avec 200 agents du FBI de tout le pays, Kash Patel avait également exprimé sa colère après avoir attendu 12 heures avant de récupérer la photo du suspect, comme l’avait précisé le « New York Times. »
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Depuis, l’arrestation de Tyler Robinson le 12 septembre a donné du répit à Kash Patel. Une incarcération qui n’exonère pas pour autant le directeur du FBI de ses précédentes controverses.
Une purge et des critiques en interne
Notamment en raison de la purge menée dans les rangs du FBI. A son arrivée, Kash Patel a souhaité évincer tous les agents impliqués dans les poursuites judiciaires à l’encontre de Donald Trump, après l’épisode de l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Des hauts responsables du FBI, Spencer Evans, Steve Jensen et Brian Driscoll, ont ainsi été limogés en août 2025 coupables, à ses yeux, de ne pas être suffisamment alignés sur les idées politiques de la nouvelle administration Trump. Ils ont déposé une plainte au civil pour dénoncer le comportement de Kash Patel.
L’ancienne cheffe du bureau de Salt Lake City, Mehtab Syed, avait également été poussée à la démission en août dernier. Une absence qui a eu un impact important dans la traque de Tyler Robinson puisque le directeur du FBI s’est plaint de la mauvaise transmission d’informations entre ses équipes et celles de Salt Lake City.
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Kash Patel est aussi vivement critiqué par les républicains. Il a notamment perdu bon nombre de soutiens suite à la gestion de l’affaire Jeffrey Epstein. Certains membres du mouvement MAGA (« Make America Great Again ») ont été déçus du manque de révélations sur le délinquant sexuel décédé en prison en 2019. Aucun autre élément sur cette affaire n’a été découvert par le FBI ces derniers mois.