September 11, 2025

Bloquons tout le 10 septembre : "Que le Mozart de la finance retourne à la finance", temps forts d’une journée de mobilisation à Agen

l’essentiel
Le mouvement « Bloquons tout le 10 septembre » a rassemblé plusieurs centaines de personnes. Après un temps d’échange libre place Jasmin, pour décider de leur mode d’action, ils ont marché jusqu’au rond-point du Saint-Jacques.

Bloquons tout le 10 septembre se voulait pensé comme « un mouvement d’émancipation collective, en rupture avec les formes de mobilisation classique, fédérateur et indépendant. »
Plusieurs points marquants sont à retenir de la manifestation au cœur d’Agen.

Santé et éducation en tête des préoccupations

La manifestation s’est ouverte sur une assemblée générale en plein air place Jasmin, une demi-heure où les Agenais étaient invités à prendre la parole. Deux minutes maximum pour chacun. « Partagez ce qui vous met le plus en colère », a indiqué l’une des organisateurs. En tête de liste, la santé et l’éducation. Pendant qu’un jeune papa clamait : « Ma fille de quatorze mois n’a pas de médecin », un étudiant lançait « que le Mozart de la finance retourne à la finance. J’ai passé le bac l’année dernière et je n’ai pas du tout eu d’enseignant en français ».

Pendant le temps de parole, des cris d’alarme contre le capitalisme.
Pendant le temps de parole, des cris d’alarme contre le capitalisme.
Photo – Nicolas Niedergand

Autre cible de leur ire, le capitalisme, « cette imposture qu’on nous vend depuis des années. Nous refusons d’être représentés par des malfrats qui s’enrichissent sur notre dos ! »

En marche vers le rond-point

Les manifestants se sont acheminés vers le rond-point du Saint-Jacques dans un calme global.
Les manifestants se sont acheminés vers le rond-point du Saint-Jacques dans un calme global.
Photo – Nicolas Niedergand

Un temps de concertation a suivi les prises de parole. Plusieurs lieux stratégiques étaient évoqués pour des blocages. La gare, les ponts (« boycottons la Garonne ! »), la préfecture, des banques, le péage. Ce sera finalement le rond-point du Saint-Jacques, à proximité du McDo. Symbole de la mondialisation et ennemi des producteurs locaux. « Il y a une gamme assez large de produits dégueulasses, là-bas… » marmonnait une manifestante. Tout au long de la marche, des chants, des slogans scandés, une ambiance calme par ailleurs, sans débordements.

Se diviser pour mieux régner

Arrivés sur place peu avant midi, les Agenais se sont scindés en différents groupes afin d’affiner leur stratégie. Pendant que le groupe « boycott » réfléchissait aux moyens de freiner l’activité des grandes surfaces, l’équipe « blocage » prenait la décision de se diriger vers le péage de l’A62, au Passage d’Agen, pour interdire toute circulation. Le site agenais de France Travail, le Marché d’intérêt national et l’Agropole ont également été évoqués.

"Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre": des slogans brandis comme des avertissements.
“Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre”: des slogans brandis comme des avertissements.
Photo – Laurana Cazeneuve

Une trentaine de personnes se sont dirigées à pied vers le péage en tout début d’après-midi. Ils ont finalement été stoppés par les forces de l’ordre et ont dû se limiter à manifester au rond-point juste avant le péage.

Une déception dans les rangs

Toutefois, certains Lot-et-Garonnais avaient plié les gaules peu après l’arrivée au Saint-Jacques. Plus tard, au péage, quelques-uns avouaient une déception par rapport à l’impact de la journée. « Mon cousin m’a dit qu’il s’attendait à plus de mouvement, moins de temps de parole, et plus d’action », résume un trentenaire sur place. « On a eu du mal à définir une organisation, aussi. »

Trois jours après l’éviction de François Bayrou, les manifestants exigent la démission d’Emmanuel Macron.
Trois jours après l’éviction de François Bayrou, les manifestants exigent la démission d’Emmanuel Macron.
Photo – Laurana Cazeneuve

Ils ne veulent pas pour autant baisser les bras. Trois jours après le désaveu de François Bayrou lors du vote de confiance, ils jugent que la situation politique en France est plus urgente et chaotique que jamais. « Le pays va droit dans le mur », estime un manifestant de 36 ans. « Il faut remettre la démocratie au cœur du débat. »

source

TAGS: