Près de quatre cents élèves, plus de deux cents apprenants en formation professionnelle au CFPPA : “Le campus a fait le plein” à la rentrée scolaire, se réjouit Laurent Borreill, son directeur. L’équipe enseignante du lycée agricole de l’Ariège, à Pamiers, planche désormais sur un bachelor (bac + 3) qui ouvrira à la rentrée 2027.
“Nous sommes à 397 élèves pour le lycée, soit le maximum de nos capacités”, détaille le directeur du lycée agricole de l’Ariège, Laurent Borreill. “Pour en accueillir davantage, il faudrait pousser les murs, poursuit-il. Nous sommes limités par le nombre de places d’internat. Nous réfléchissons à de nouvelles solutions : envisager un hébergement en ville aurait des contraintes supplémentaires en termes d’encadrement et de transports”. Du côté du CFPPA, “nous avons un très bon recrutement du côté des apprentis, avec 115 apprentis contre 91 l’an dernier. Nous sommes également au maximum du côté des adultes”, ajoute Laurent Borreill. Au total, “un très bon recrutement sur le campus, avec une légère augmentation”, conclut le chef d’établissement.
“L’agriculture ariégeoise reste dynamique”
Ce qui porte l’établissement, ce sont ses filières professionnelles : “Nous avons une bonne image”, reconnaît avec fierté le directeur du lycée agricole. Ainsi, alors que le monde agricole est en crise, le lycée agricole, lui, se porte bien. “Il y a plusieurs raisons, énumère Laurent Borreill. Tout d’abord, c’est le seul établissement à vocation agricole du département. Ensuite, nos formations professionnelles ont une bonne réputation. Il y a un enseignement de qualité, tout le monde le sait, et ça tient aux équipes. Enfin, l’agriculture ariégeoise reste dynamique, contrairement à l’agriculture d’autres départements”. Aujourd’hui, pour cent départs, on compte 110 installations. “Nous pouvons aussi nous appuyer sur les acteurs du monde agricole ariégeois”, ajoute-t-il.
Un diplôme niveau bac + 3
Parmi ses projets, le lycée agricole travaille désormais sur la mise en place, pour la rentrée 2027, d’un bachelor agro, une possibilité offerte par la dernière loi d’orientation agricole. “C’est un diplôme de niveau bac + 3, rappelle Laurent Borreill. Il permettra à tous nos BTS Métiers de l’élevage de faire une année de formation supplémentaire, dans la spécialité élevage-transition, et de rentrer dans le cadre licence-master-doctorat”. La formation et son évaluation, en cours d’élaboration sur la base du référentiel de diplôme, accorderont une large place au monde professionnel : “La moitié des formateurs et des évaluateurs sera issue du secteur professionnel. L’objectif sera de coller aux réalités du terrain”, détaille le chef d’établissement. À la dernière rentrée, le lycée agricole a également accueilli une première promotion de son nouveau BTS technico-commercial métiers du bois et dérivés, par apprentissage, à la demande des entreprises du secteur. “Il y a du boulot à la clef, sur des métiers en tension”, ponctue Laurent Borreill.
Une serre bioclimatique à l’étude
Enfin, le lycée agricole nourrit un projet de création d’une serre bioclimatique, sur l’exploitation, pour tester de nouvelles méthodes de culture sous des ombrières photovoltaïques. “Nous travaillons avec des énergéticiens pour clarifier les détails de ce projet, poursuite le directeur de l’établissement scolaire. C’est un objectif agricole. Nous voulons aboutir à une production stable, notamment à la lumière de la transition climatique”. Cette serre viendra épauler l’aire de maraîchage qui, désormais, fournit la cantine de l’établissement en légumes bio, produits et consommés sur place.
La seconde générale, “une “voie d’excellence”, qui est “peu connue”
“Une classe peu chargée, avec une vingtaine d’élèves seulement. Nous pourrions aller jusqu’à 30, bien sûr, mais c’est un véritable cocon, qui permet un suivi individualisé des élèves”, note le directeur du lycée agricole. “Cette filière générale et technologique en lycée agricole est mal connue. Sans le vouloir, nous sommes en concurrence avec les formations de l’Éducation Nationale. Notre spécificité, c’est de proposer une option qui n’existe pas ailleurs, basée sur l’écologie et les transitions”. Cette filière débouche sur le bac STAV (Sciences et technologie de l’agronomie et du vivant), qui “permet d’incorporer des écoles vétérinaires ou des écoles d’ingénieurs du vivant. Ce sont des voies d’excellence, mais qu’on connaît mal”, complète Laurent Borreill. La formation permet d’acquérir des compétences techniques, mais également une capacité d’analyse et de réflexion particulièrement importante dans la préparation du Grand Oral, l’une des épreuves du bac.