December 14, 2025

Dermatose nodulaire : "Est-ce que c’est notre mort que l’on veut ?"… en Comminges, les agriculteurs restent vent debout contre l’abattage du bétail

l’essentiel
La dermatose nodulaire inquiète les agriculteurs Commingeois. Mobilisés le long de l’A64, ils dénoncent l’abattage de bétail en bonne santé. Les barrages filtrants se multiplient.

Les agriculteurs commingeois, mobilisés depuis vendredi le long de l’autoroute A64, ont intensifié leur action suite à la détection d’un premier cas de dermatose nodulaire en Haute-Garonne, dans la commune de Touille près de Mane.

Déjà bien installés aux ronds-points de Saint-Gaudens et du Bazert de Gourdan-Polignan, les agriculteurs pérennisent leurs actions ce samedi 13 décembre. “Nous avons passé la nuit là, on reste dans la bonne ambiance, c’est un barrage filtrant comme demandé par les autorités, cela permet à la population de comprendre notre mobilisation”, assure Baptiste, jeune exploitant.

Pourtant dans les rangs des manifestants, des interrogations persistent : “Pourquoi ne pas changer d’avis ? Il y a d’autres solutions. Est-ce que c’est notre mort que l’on veut ?” scande un éleveur commingeois. Sébastien, lui, reste choqué du manque d’investissement des associations de défense des animaux : “Quand ils voient une bête maigre dans un champ c’est l’hécatombe, mais là il y a des vaches en bonne santé, des veaux à peine nés qui sont tués et ça ne dérange personne.”

“Tous les métiers qui gravitent autour des éleveurs vont aussi être impactés”

Et quand ce n’est pas la colère qui motive les agriculteurs, c’est l’inquiétude qui prend le dessus : “Déjà nos cheptels sont en danger, on va voir nos vaches mourir c’est bien plus que des animaux, si on ne les aimait pas on ne ferait pas ce métier ! Le pire reste que tous les métiers qui gravitent autour des éleveurs vont aussi être impactés”, ajoute Maxime Raud, président de la Coordination Rurale de la Haute-Garonne.

Au rond pont de Bazert, les agriculteurs ont installé des tonnelles pour s’abriter le temps de la nuit
Au rond pont de Bazert, les agriculteurs ont installé des tonnelles pour s’abriter le temps de la nuit
A.J – DDM

Des barrages filtrants en divers ronds-points jugés “efficaces” selon les éleveurs : “On montre qu’on est là, tous ensemble et qu’on ne lâchera pas. Ce n’est plus possible.”

Autre inquiétude, l’impact sur la santé mentale des professionnels, comme le confie Jean-Marc : “Ils viennent de tuer près de 200 vaches en Ariège, à Touille l’agriculteur a accepté l’abattage, mais que va-t-il lui rester à part ses yeux pour pleurer ?”

Enfin, les manifestants ont été touchés par le refus des vétérinaires du territoire de participer à l’abattage des bêtes de la ferme de Touille, un geste qu’ils interprètent comme un soutien face à la détresse du monde agricole.

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