Après une première nuit sur leur campement, les agriculteurs installés sur l’A64 s’organisent pour un sit-in de longue haleine. Ils dénoncent l’abattage total des bêtes, mais aussi les difficultés qui les touchent au quotidien, comme il y a deux ans.
Croissants, sapins de Noël et bonne ambiance sur l’A64, ce samedi matin. Pendant que certains de leurs collègues sont allés s’occuper de leurs exploitations, une trentaine d’agriculteurs tiennent le barrage de l’autoroute à Carbonne. Et ces “Ultras de l’A64”, de retour sur le site où ils avaient initié un mouvement de fond en janvier 2024, affirment leur ambition de faire durer le mouvement.
Groupés autour du feu de camp, ces derniers vivent dans la peur : celle de voir leurs élevages décimés par la dermatose nodulaire contagieuse. Un sentiment qui s’ajoute à la colère, notamment contre le gouvernement et la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. “L’abattage total, c’est une hérésie, on pouvait vacciner”, témoigne un éleveur carbonnais.
À lire aussi :
Dermatose nodulaire contagieuse : les Jeunes Agriculteurs veulent “agir vite pour protéger les élevages” de la Haute-Garonne
La récente découverte de la maladie dans un élevage à Touille, à 45 kilomètres de là, est évidemment dans toutes les têtes. “L’éleveur a accepté l’abattage, mais a-t-il été forcé à l’accepter ?”, s’interroge l’un des paysans présents ce samedi matin.
José, agriculteur près de Carbonne, témoigne : “C’est un crève-cœur de voir ses bêtes abattues. Moi, j’ai démarré avec quatre ou cinq vaches, et j’ai mis 10 ans pour faire mon cheptel. Aujourd’hui, toutes mes vaches sont nées à la ferme, ça me ferait mal de toutes les abattre”. Au-delà de l’abattage total, nombre d’agriculteurs déplorent “la difficulté pour faire vacciner ses bêtes”.
Filtrage à Estancarbon
Ce sit-in sur l’A64 reste le seul point bloquant en Haute-Garonne. Ailleurs, des agriculteurs ont mis le feu à des bottes de paille sur des ronds-points en divers points du département. “Le SDIS a traité ces incendies au fil du temps”, indique la gendarmerie. À 10 heures, il reste deux points identifiés : la sortie d’autoroute Estancarbon, où se sont rassemblés des agriculteurs, et le rond-point de Bazert, jonction entre l’A64 et la N125, au sud de Montréjeau.
“Des gens sont installés sur le rond-point. Ils procèdent à des actions de filtrage”, poursuit la gendarmerie. Un autre filtrage a lieu à l’entrée d’autoroute Estancarbon.
Concernant les ponts, il y a eu un dépôt sauvage cette nuit sur le pont d’Ondes dans les deux sens de circulation, rendant la traversée délicate. Les gendarmes sont intervenus. La circulation s’effectuait en alternat. Le Conseil départemental a été avisé pour nettoyer.